Avec le discours de notre cher président Moncef Marzouki à l’Onu, la Tunisie s’est distinguée sur la scène internationale par son inconscience ou, du moins, son irréalisme à la limite de l’utopie.Avec le discours de notre cher président Moncef Marzouki à l’Onu, la Tunisie s’est distinguée sur la scène internationale par son inconscience ou, du moins, son irréalisme à la limite de l’utopie.

Par Aida Bouchadakh*

La Tunisie, berceau du printemps arabe, devrait-elle devenir l’instigatrice d’un nouvel ordre mondial dans lequel toute notion de droit international serait balayée d’un revers de main?

Au diable le concept d’indépendance nationale. L’ingérence deviendrait la nouvelle norme et ce machin, la très démocratique et bien nommée Organisation des Nations-Unies (Onu) deviendrait source de toute légitimité démocratique…

Certes, la situation de la Syrie est très alarmante, mais croire que la Société des Nations oublierait ses intérêts géostratégiques pour venir en aide à la population syrienne relèverait de l’inconscience. Qu’a fait l’Onu pour les Palestiniens si ce n’est que légitimer la spoliation d’une bonne partie du territoire palestinien au profit du mouvement sioniste…

Quant à vouloir croire que l’Onu ferait avancer le mouvement de démocratisation dans le tiers-monde c’est vouloir s’aveugler et oublier qu’une bonne partie des membres de l’Onu n’a pas la légitimité démocratique et l’autre partie n’est pas pressée de la lui accorder…

A-t-on jamais vu la bourgeoisie régnante se mobiliser pour améliorer la condition des classes laborieuses pour ne pas dire le Tiers-Etat?

A-t-on jamais vu une libération se faire par le biais du sacrifice d’une autre population?

Certes, il existera toujours des hommes épris de justice, qui se mobiliseront pour soutenir les populations désirant disposer d’eux mêmes, mais ces forces constituent des forces supplétives sans plus…

La libération ne peut venir que de l’intérieur sous peine de voir s’instaurer une autre forme d’aliénation…

Le discours incongru du président Marzouki tombe à bien nommé: il est plus que temps que la constituante organise un débat sur les prérogatives du président de la république.

Ou bien il est élu au suffrage universel direct sur la base de positions clairement exprimées au cours de la compagne présidentielle et il a toute latitude pour les défendre sur la scène nationale et internationale

Ou bien il est nommé par le parlement et dans ce cas il a un rôle strictement représentatif et ne peut engager le pays dans une direction donnée sans l’aval du gouvernement.

Nous ne pouvons faire l’économie d’un tel débat: il en va de notre crédibilité sur la scène internationale.

 

* Nationale Suisse (comptabilité générale), Bruxelles, Belgique.

 

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