Rafika Khouini n’est pas encore au courant qu’elle va être entendue dans une affaire de corruption contre Saïda Agrebi. En tant que témoin.


Mme Khouini a été élue présidente de l’Association tunisienne des mères (Atm), devenue l’Organisation tunisienne des mères (Otm) depuis le congrès du 9 avril 2011, après la fuite en France fin janvier de l’ex-présidente de l’organisation, Saïda Agrebi, une proche du clan Ben Ali-Trabelsi, accusée de corruption et de malversation.

Mme Khouini sera prochainement entendue par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis. C’est ce qu’a annoncé notre confrère ‘‘Attounissia’’.

Dans cette affaire, Mme Agrebi est accusée d’avoir retiré la somme de 10.000 dinars du compte de l’Atm au profit de son fils pour l’acquisition d’instrument de musique.

Vérification faite par Kapitalis, Rafika Khouini n’est même pas au courant de cette convocation et elle en est même surprise. «Je n’ai rien reçu. Mais je vais voir avec l’avocat. Car nous avons confié au commissaire de contrôle de gestion tous les documents et toutes les factures qu’on a trouvés au lendemain du départ de Mme Agrebi», a-t-elle expliqué.

A propos de l’ambiance actuelle dans la maison, Mme Khouini a déclaré qu’elle fait de son mieux pour sauver les meubles. «Si on me laisse déjà travailler», a-t-elle ajouté. De quoi se plaint-elle ?

Les anciennes de l’Atm semblent ne pas lâcher prise et sont encore en train de lui mettre les bâtons dans les roues. Ces femmes sont apparemment dans leur monde du 13 janvier, ne voulant pas abdiquer et n’arrivent pas à composer avec la Tunisie post révolution. Sont-elles, au nom de la réconciliation, en train de préparer le retour de Mme Agrebi ?

A voir leur mobilisation, rien n’est impossible avec les temps qui courent.

En avril, ces pro-Saïda Agrebi avaient déposé une plainte contre le nouveau bureau de l'association, dont elles contestent la légitimité. Le tribunal a examiné aujourd'hui cette affaire et a décidé de se prononcer le 2 janvier prochain.

Z. A.

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