mehdi jomaa 1 30On le savait bien: n’eut été le deadline du Fonds monétaire international (FMI), notre nouvelle Constitution n’aurait pas encore vu le jour et le gouvernement consensuel ne serait pas encore mis en place.

Par Mohamed Chawki Abid*

 

Donc, comme prévu, le FMI a annoncé, dans la nuit du mercredi 29 janvier, avoir débloqué 506 millions de dollars US (800 millions de dinars tunisiens, TND) de prêts en faveur de la Tunisie après plusieurs mois d'instabilité politique.

Le conseil d'administration du FMI a donné son feu vert à ce versement, dans le cadre du plan d'aide de 1,7 milliard de dollars US accordé en juin 2013 en guise d’accompagnement de la transition démocratique.

Rappelons qu’en raison de l'instabilité politique, le FMI avait dû repousser ses versements, initialement prévus courant septembre et décembre 2013.

Souvenons-nous que le FMI avait pointé, dans un communiqué publié en décembre 2013, la «longue gestation du processus de transition» depuis la chute du régime de Ben Ali en 2011 et «l'impact négatif» des violences, qui opposaient partisans et adversaires du gouvernement sur fond de grogne sociale, l’exposant à «d'importants risques».

Enfin, il est impératif que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) puisse communiquer sur le contrat FMI en mettant toute la lumière sur les conditionnalités directes, indirectes et occultées du présent prêt.

Un tel zoom serait d'autant plus nécessaire que l'encours des dettes extérieurs du pays ne fait pas apparaitre les tickets à court terme contractés à bras-le-corps par les islamistes, permettant ainsi de maintenir artificiellement le ratio d'endettement au voisinage de 50%.

Je suppose que le gouvernement Mehdi Jomaâ priorisera l’audit des comptes extérieurs en vue de fiabiliser les chiffres traficotés par ses prédécesseurs et mettre en œuvre les mesures réparatrices qui s’imposent.

* Expert économique.

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