Noureddine Ben Mansour écrit - On attribue souvent le déclin d’une bonne partie des entreprises des pays en développement à la concurrence chinoise, mais la réalité est autre.


Le déclin des entreprises du tiers-monde a été accentué par leurs propres dirigeants, qui n’ont pas donné de l’importance, surtout au début, à l’évolution de l’industrie chinoise. Ils n’ont pas suivi de près cette industrie, jusqu’au jour où ils se sont trouvés devant le fait accompli, face aux vérités d’une nouvelle industrie qui rafle partout, défiant tout concurrent sans distinction.

De la «Françafrique» à la «Chinafrique»
Aujourd’hui, presque chaque pays africain témoigne d’une présence chinoise croissante. Celle-ci ne date pas d’aujourd’hui. Elle s’est manifestée depuis les années 60 par l’offre de diverses compétences techniques aux pays africains (dans le domaine agricole surtout), mais elle s’est intensifiée ces dernières années.
La récente influence chinoise en Afrique a été promue par le premier Forum de coopération sino-africaine qui a eu lieu à Pékin en 2000. L’objectif, avoué ou occulté, était de promouvoir le commerce et l’investissement entre la Chine et les pays africains. Ce qui pourrait être dangereux dans l’avenir est la création d’une Afrique chinoise ou une «Chinafrique» sur le mode de la «Françafrique» d’autrefois. L’objectif français s’est basé sur les dimensions idéologiques et sentimentales, tandis que les relations Chine-Afrique se basent sur des intérêts économiques et politiques.
Comprendre l’environnement extérieur et ses lois est une des actions à engager avant de se déplacer vers un marché extérieur. Comprendre la règle du jeu est primordial pour toute action d’exportation vers les pays où la réglementation concernant la concurrence est dure.

La concurrence biaisée par le patriotisme économique
Plusieurs pays industrialisés pratiquent, discrètement, le protectionnisme sous le couvert du patriotisme économique. Les exemples sont partout et on les trouve dans plusieurs secteurs tels que ceux des produits agricoles, de la sidérurgie ou autres. Même l’Amérique hyper-libérale recourt au patriotisme économique. La transparence totale n’existe pas. Il y a plusieurs moyens et méthodes de camouflage et des primes à l’exportation non déclarées et qui sont accordées sous formes d’incitation et d’encouragement à l’exportation.
Le patriotisme économique est pratiqué par la majorité des pays européens, la Chine et même les Etats-Unis, pays qui prône le libéralisme en sachant qu’il dispose d’un comité pour l’investissement étranger chargé uniquement d’évaluer les acquisitions d’entreprises américaines et de préciser les retombées.
La concurrence pure et parfaite n’a jamais existé. Prenons le cas des produits chinois dont le prix défie toute concurrence. Ces produits, dans leur ensemble, sont indirectement  subventionnés par l’Etat. Les locaux et les magasins appartiennent à l’Etat et les frais de loyer, dans la majorité des cas, ne rentrent pas dans la structure des prix. Il y a aussi l’électivité et le gaz, sans oublier les salariés prisonniers ou les enfants qui touchent des miettes, même, en comparaison avec les salaires des pays en développement.