Rafik Souidi écrit – La date du 24 juillet doit donc être inamovible et le scrutin uninominal à deux tours au suffrage universel s’impose comme inéluctable.


De plus en plus d’appels au report des élections de l’Assemblée constituante se font jour en prétextant du délai insuffisant et du manque de préparation des Partis voir de l’Etat. Ces appels irresponsables sont certes encore timides mais certaines allusions des autorités plaidant dans ce sens ne sont pas rassurantes.
Si la ponctualité est la politesse des rois, le respect des échéances électorales est un impératif de la démocratie. Il reste quatre mois pour réussir cette affaire et ce délai est raisonnable car l’allonger indéfiniment serait extrêmement risqué.

Des urnes en cristal de baccarat
De plus, il est urgent pour notre pays de retrouver des autorités pleinement légitimes et de sortir du flou constitutionnel. Seul le vote du peuple souverain dans les plus brefs délais réussira à rétablir une légitimité constitutionnelle incontestable. Et peu importe que les partis politiques ne soient pas en état de marche car cette élection d’une constituante est d’abord l’affaire des citoyens et des notables locaux les plus représentatifs. D’ailleurs l’émergence de ces notables locaux fournira un vivier précieux aux partis pour étoffer leurs effectifs à l’avenir et l’occasion d’un renouvellement salutaire de la classe politique.
Aussi serait-il judicieux de recourir au scrutin uninominal à deux tours au suffrage universel pour dégager une assemblée la plus représentative des aspirations du peuple et éviter la calamité que serait le recours à des listes électorales dominées par des partis encore embryonnaires et qui ouvrirait la voie à d’inévitables magouilles.
Certes le coût d’organiser ce scrutin uninominal serait plus élevé et les chiffres évoqués font état de 40 millions de dinars au lieu de 20 millions, mais cet écart financier n’est pas à la hauteur de l’enjeu historique. Aussi ne faudra-t-il pas lésiner sur les moyens pour réussir ces élections car le sort du pays en dépend. Et si les urnes de vote doivent être en cristal de baccarat, eh bien qu’elles le soient!

Aux acteurs politiques de s’adapter
Le pays est en mesure de tourner en régime réduit pendant quelques mois, le temps de dérouler le calendrier électoral, à condition qu’il le soit à un rythme soutenu afin de ne pas s’égarer en route. Aux acteurs politiques de s’adapter aux exigences de cette compétition.
En conclusion, le report de cette élection de la constituante ferait perdre encore plus d’argent à la nation qui a besoin de se remettre au travail dans les plus brefs délais et affronter les problèmes économiques et sociaux qui se posent. En outre il lui ferait courir des risques inutiles en ouvrant davantage l’horizon aux pêcheurs en eaux troubles et autres comploteurs: «Plus qu’une erreur ce serait une faute!», dixit Talleyrand.
La date du 24 juillet doit donc être inamovible et le scrutin uninominal à deux tours au suffrage universel s’impose comme inéluctable.