Dr Ridha Ben Mustapha écrit – La liberté si chèrement acquise par les Tunisiens, au terme d’une révolution du peuple contre la dictature, devrait être inscrite à jamais dans les textes, les mémoires et l’action.


L’ivresse de liberté dont jouissent aujourd’hui les Tunisiens qui s’expriment, s’organisent et manifestent nous donnent la détermination et la force de concevoir et peut-être de construire un modèle républicain afin que ce qui a été vécu jusqu’ici ne soit plus possible, ni même envisageable.

Le citoyen au centre de la république
Le peuple tunisien, victime depuis toujours de despotes plus ou moins éclairés et d’une kleptocratie insupportable à la fin, a sorti de ses entrailles une révolution exemplaire qui s’exporte déjà au reste du monde arabe et au-delà.
Cette révolution, qui a déferlé en Tunisie du sud au nord et de l’ouest à l’est et qui a été faite par l’ensemble de la société tunisienne, nous pousse à croire que la véritable liberté s’acquiere par la force, ne doit plus être négociable et doit être à jamais la propriété de tous les citoyens.
Les aléas de l’histoire ont fait que le Tunisien n’a jamais eu le droit à la parole, ni à défendre ses droits. Mais aujourd’hui, et grâce à cette magnifique révolution et à ses glorieux martyrs, ce peuple peut choisir son destin et ne laisser plus personne décider à sa place, ni Etat, ni gouvernement, ni idéologie. Tous doivent être à son service exclusivement.
Le citoyen doit être au centre de la construction du modèle républicain. L’individu doit être la base, le socle de la Tunisie de demain. La liberté et la dignité sont un acquis considérable, qui doit être intégré dans le plus profond de la personnalité de chacun pour qu’il reste le seul acteur de sa destinée.

Ouvrir les yeux et voir l’essentiel
L’instant est historique, notre avenir et l’avenir de plusieurs générations dépend et dépendra du modèle républicain que nous devons choisir d’ici quelques mois. Toutes les forces de ce pays et notamment ses jeunes doivent ouvrir les yeux et voir l’essentiel.
Certes, des débats intéressants et nécessaires doivent s’ouvrir pour choisir les modèles présidentiels ou parlementaires, l’équilibre des pouvoirs, les lois électorales, le rôle des contre-pouvoirs, l’indépendance de la presse et de la justice, mais l’essentiel de ce moment précieux est de préserver l’acquis suprême de cette révolution qui est notre liberté, la liberté de chaque citoyen, de chaque individu.
Notre nouvelle démocratie doit créer, préserver et défendre l’espace de liberté individuelle. Si chaque citoyen est libre et digne, la nation toute entière vivra dans l’harmonie et le bien-être. D’où la nécessité d’un code des libertés et des devoirs du citoyen afin que le Tunisien dans toute sa diversité prenne conscience de l’essentiel du moment: sa liberté pour toujours.
Les libertés du citoyen sont la liberté pour chaque individu de conscience de penser, de s’exprimer, de s’organiser, de s’informer, de communiquer, de se déplacer, d’entreprendre, de disposer de son corps et de sa vie. Si chacun de nous garde en son fort intérieur ces notions simples, s’il respecte la liberté d’autrui, si nous acceptons nos différences, alors, et alors seulement nous édifierons une véritable démocratie.
Il faut aussi inscrire non seulement ces libertés dans nos mémoires mais veiller dans les textes et dans la pratique à ce qu’elles soient à jamais intangibles et qu’aucune majorité, si large soit-elle, si religieuse ou idéologique soit-elle, ne puisse leur porter atteinte, les limiter, les contourner ou simplement les vider de leur contenu par des lois liberticides.
C’est au citoyen de les inscrire dans les textes, les mémoires et l’action continue.

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La Tunisie de la kleptocratie à la république

Dr Ridha Ben Mustapha écrit – La liberté si chèrement acquise par les Tunisiens, au terme d’une révolution du peuple contre la dictature, devrait être inscrite à jamais dans les textes, les mémoires et l’action.

L’ivresse de liberté dont jouissent aujourd’hui les Tunisiens qui s’expriment, s’organisent et manifestent nous donnent la détermination et la force de concevoir et peut-être de construire un modèle républicain afin que ce qui a été vécu jusqu’ici ne soit plus possible, ni même envisageable.

Le citoyen au centre de la république

Le peuple tunisien, victime depuis toujours de despotes plus ou moins éclairés et d’une kleptocratie insupportable à la fin, a sorti de ses entrailles une révolution exemplaire qui s’exporte déjà au reste du monde arabe et au-delà.

Cette révolution, qui a déferlé en Tunisie du sud au nord et de l’ouest à l’est et qui a été faite par l’ensemble de la société tunisienne, nous pousse à croire que la véritable liberté s’acquiere par la force, ne doit plus être négociable et doit être à jamais la propriété de tous les citoyens.

Les aléas de l’histoire ont fait que le Tunisien n’a jamais eu le droit à la parole, ni à défendre ses droits. Mais aujourd’hui, et grâce à cette magnifique révolution et à ses glorieux martyrs, ce peuple peut choisir son destin et ne laisser plus personne décider à sa place, ni Etat, ni gouvernement, ni idéologie. Tous doivent être à son service exclusivement.

Le citoyen doit être au centre de la construction du modèle républicain. L’individu doit être la base, le socle de la Tunisie de demain. La liberté et la dignité sont un acquis considérable, qui doit être intégré dans le plus profond de la personnalité de chacun pour qu’il reste le seul acteur de sa destinée.

Ouvrir les yeux et voir l’essentiel

L’instant est historique, notre avenir et l’avenir de plusieurs générations dépend et dépendra du modèle républicain que nous devons choisir d’ici quelques mois. Toutes les forces de ce pays et notamment ses jeunes doivent ouvrir les yeux et voir l’essentiel.

Certes, des débats intéressants et nécessaires doivent s’ouvrir pour choisir les modèles présidentiels ou parlementaires, l’équilibre des pouvoirs, les lois électorales, le rôle des contre-pouvoirs, l’indépendance de la presse et de la justice, mais l’essentiel de ce moment précieux est de préserver l’acquis suprême de cette révolution qui est notre liberté, la liberté de chaque citoyen, de chaque individu.

Notre nouvelle démocratie doit créer, préserver et défendre l’espace de liberté individuelle. Si chaque citoyen est libre et digne, la nation toute entière vivra dans l’harmonie et le bien-être. D’où la nécessité d’un code des libertés et des devoirs du citoyen afin que le Tunisien dans toute sa diversité prenne conscience de l’essentiel du moment: sa liberté pour toujours.

Les libertés du citoyen sont la liberté pour chaque individu de conscience de penser, de s’exprimer, de s’organiser, de s’informer, de communiquer, de se déplacer, d’entreprendre, de disposer de son corps et de sa vie. Si chacun de nous garde en son fort intérieur ces notions simples, s’il respecte la liberté d’autrui, si nous acceptons nos différences, alors, et alors seulement nous édifierons une véritable démocratie.

Il faut aussi inscrire non seulement ces libertés dans nos mémoires mais veiller dans les textes et dans la pratique à ce qu’elles soient à jamais intangibles et qu’aucune majorité, si large soit-elle, si religieuse ou idéologique soit-elle, ne puisse leur porter atteinte, les limiter, les contourner ou simplement les vider de leur contenu par des lois liberticides.

C’est au citoyen de les inscrire dans les textes, les mémoires et l’action continue.