L’alerte donnée par le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct) a poussé le gouvernement à se pencher sur les moyens de maîtriser davantage le déficit de la balance commerciale.
C’est, en effet, Chedly Ayari qui a attiré l’attention du gouvernement sur l’aggravation du déficit de la balance commerciale, y voyant un clignotant rouge pour les équilibres financiers du pays.
Dans son dernier rapport, le conseil d’administration de la Bct avait, d’ailleurs, relevé la poursuite de la hausse des importations au cours des 7 premiers mois de l’année 2012 (14,6% contre 3,4% un an auparavant), à un rythme plus rapide que celui des exportations (3,7% contre 10,2%). Conséquence: le déficit courant s’est aggravé pour atteindre 3.663 millions de dinars (MDT ou 5,2% du Pib durant les sept premiers mois de l’année en cours contre 2.369 MDT et 3,7% au cours de la même période de l’année 2011.
Le gouvernement n’a pas tardé à réagir pour étudier les moyens de corriger cette situation. C’est ainsi qu’un conseil ministériel s’est réuni, vendredi, à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, consacré aux mesures pouvant assurer une meilleure maîtrise de la balance commerciale.
«Ces mesures consistent essentiellement dans la rationalisation des importations, la relance du rythme des exportations, la levée des entraves à l’accès aux nouveaux marchés et le renforcement de la présence de la Tunisie sur les marchés traditionnels», a indiqué un communiqué de la présidence du gouvernement publié hier.
«Un comité technique se réunira au début de la semaine prochaine pour fixer les mesures pratiques en vue de la concrétisation des décisions qui seront adoptées dans ce domaine», a ajouté le communiqué.
Le conseil ministériel a aussi examiné le dossier du commerce extérieur et les perspectives de son développement jusqu’à fin 2012.
Un rapport a été présenté à la réunion sur les principaux résultats du secteur commercial jusqu’à fin août dernier ainsi que les prévisions relatives au développement de la balance commerciale et les échanges commerciaux durant l’année en cours.
Des propositions visant la maîtrise du déficit commercial à l’import et à l’export, ont été également examinées. Il s’agit maintenant de les mettre en route très rapidement : l’état de la balance commerciale ne souffre plus de retard.
Imed Bahri