altLa Banque centrale de Tunisie (Bct) annonce la consolidation de certains indicateurs: hausse de la production agricole, des activités de service et du rythme de l’investissement, intérieur et extérieur. Communiqué


Lors de l’examen des dernières évolutions de la situation économique et financière nationale, le conseil d’administration de la Bct a enregistré la poursuite de la consolidation de certains indicateurs relatifs à l’importance de la production agricole notamment céréalière et l’affermissement du rythme d’activité dans le secteur des services en rapport, en particulier, avec la poursuite du bon déroulement de la saison touristique ainsi qu’aux signes de reprise du rythme de l’investissement par le biais de la hausse des flux d’investissements directs étrangers.

Un taux de croissance de 3,5% en 2012. L’amélioration de ces facteurs reflète une évolution positive, marquant un passage de l’économie d’une période de récession et de stagnation (2011) vers une nouvelle dynamique de développement; ce qui va permettre la réalisation d’un taux de croissance positif de l’ordre 3,5% tel que prévu par le budget économique pour l’année 2012.

Toutefois, certaines évolutions défavorables observées dans le processus du développement en Tunisie doivent être suivies de près, notamment la situation des paiements extérieurs.

Aggravation du déficit courant. Dans ce contexte, le Conseil a relevé la poursuite de la hausse des importations au cours des sept premiers mois de l’année 2012 (14,6% contre 3,4% un an auparavant), notamment les importations de l’énergie, des  produits de consommation et des biens d’équipement, à un rythme plus rapide que celui des exportations (3,7% contre 10,2%) relatives aux secteurs du textile, habillement, cuir et chaussures et des industries mécaniques et électriques qui ont été affectées par le repli de la demande extérieure notamment celle provenant de la zone euro.

Par ailleurs, et en dépit des excédents enregistrés au niveau de la balance des services et de la balance des revenus des facteurs et des transferts courants en rapport avec la hausse des recettes touristiques et des revenus de travail, le déficit courant s’est aggravé pour atteindre 3.663 millions de dinars (MDT ou 5,2% du Pib durant les sept premiers mois de l’année en cours contre 2.369 MDT et 3,7% au cours de la même période de l’année 2011.

Stabilisation des avoirs nets en devises. Néanmoins et malgré ces pressions, les avoirs nets en devises se sont stabilisés au niveau de 10.333 MDT ou l’équivalent de 102 jours d’importation à la date du 28 août 2012. Toutefois, il est impératif d’œuvrer à la maitrise du déficit courant et particulièrement le déficit commercial en vue de limiter ses effets sur les équilibres extérieurs.

Sur le plan monétaire, le conseil a relevé l’accroissement des besoins des banques en liquidité, ce qui a amené la Banque centrale à poursuivre ses injections pour la couverture de  ces besoins qui ont atteint 5.255 MDT au cours des 28 premiers jours du mois d’août contre  5.185 MDT au cours du mois de juillet dernier et 4.788 MDT au cours du mois de juin 2012.

Pressions sur le marché monétaire. Par ailleurs, les concours à l’économie ont poursuivi leur hausse au cours des sept premiers mois de l’année 2012 (6,3%) à un rythme moins rapide que celui enregistré au cours de la même période de l’année 2011 (9,3%). Il est à noter que le taux enregistré en 2011 comprend, en grande partie, le financement de deux importantes opérations portant sur l’acquisition d’un navire de la part de la Compagnie tunisienne de navigation (Ctn) et l’acquisition d’actions d’un opérateur de téléphonie mobile.

Sur un autre plan, et suite aux pressions enregistrées sur le marché monétaire, le taux d’intérêt a poursuivi sa hausse pour atteindre 3,85% au cours du mois de juillet dernier contre 3,64% au cours du mois de juin 2012. Ce taux a atteint le 28 août courant 3,98%.

Eu égard à la situation de liquidité enregistrée sur le marché monétaire, le Conseil recommande de prendre les mesures nécessaires pour une politique monétaire plus active  accompagnée d’une rationalisation des interventions de la Banque centrale, pour tenir compte des décaissements des dotations prévues par le budget de l’Etat et ce,  dans le cadre de la réalisation des projets programmés dans la loi de finances complémentaire pour l’année 2012.

Ainsi et afin de garantir la stabilité financière escomptée, le Conseil a insisté sur la nécessité d’œuvrer à la coordination entre les politiques économiques et la politique monétaire.

Poursuite des pressions inflationnistes. Concernant l’évolution des prix, le Conseil a enregistré la poursuite des pressions inflationnistes au cours du mois de juillet durant lequel le glissement annuel de l’indice général des prix s’est élevé à 5,6 % contre 5,4% au cours du mois de juin 2012 en relation, notamment, avec la hausse des prix des produits alimentaires. Encore faut-il signaler, à cet égard, que toutes les données disponibles relatives à la demande intérieure et l’évolution des prix de certains produits de base sur les marchés internationaux laissent prévoir une poursuite des pressions inflationnistes au cours de la période à venir.

Majoration du taux d’intérêt directeur de 25 points. A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’administration de la Bct a décidé de relever de 25 points de base son taux d’intérêt directeur, pour le porter à 3,75%. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’assurer un suivi rapproché des facteurs de pression sur l’évolution de la liquidité bancaire et du niveau des prix.

Source: communiqué.