Les deux salafistes jihadistes marocains, refoulés mardi à leur arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage par la police des frontières, pourront revenir en Tunisie dans dix jours, avec l’aval du gouvernement.


Hassan Kattani et Omar Haddouchi, soupçonnés d’être des membres d’Al Qaïda au Maghreb islamique, et qui ont été jugés pour complicité dans les attentats de Casablanca en 2003, vont pouvoir revenir en Tunisie dans deux semaines, et cette fois avec l’autorisation des autorités tunisiennes.

C’est ce que viennent d’annoncer nos confrères d’Al-Jarida, citant des «sources sûres et dignes de confiance». Comme quoi, il suffit qu'Abou Iyadh, le chef des salafistes tunisiens, élève un peu le ton pour que le gouvernement Ennahdha s'empresse à exaucer ses désirs...

Selon Al-Jarida, les responsables de la direction de la douane et de la police des frontières à l’aéroport de Tunis-Carthage a reçu, lundi soir, un appel téléphonique leur demandant de laisser les deux salafistes jihadistes entrer dans le territoire tunisien, mais ils ont exigé une note écrite officielle de la présidence du Premier ministère pour permettre aux deux Marocains de passer la police des frontières, car leurs noms sont inscrits sur la liste des personnes interdites d’entrer en Tunisie. Le gouvernement ayant refusé d’envoyer la note écrite, les responsables sécuritaires de l’aéroport ont appliqué les procédures prévues dans pareils cas en embarquant les deux hommes dans le premier avion de la Royal Air Maroc en direction de Casablanca, malgré la pression exercée par les salafistes tunisiens rassemblés à l’aéroport de Tunis-Carthage dans une sorte de démonstration de force assez inédite dans le pays.

Selon Al-Jarida, le gouvernement œuvre, en concertation avec le ministère de la Justice, à retirer l’interdiction d’entrée frappant les deux hommes, après qu’ils aient bénéficié de l’amnistie générale dans leur pays. Ce qui leur permettra d’entrer en Tunisie dix jours après la fin des procédures légales.

Il faut rappeler que les deux jihadistes marocains avaient envoyé une lettre au ministère de l’Intérieur Ali Lârayedh lui demandant de revenir sur la décision de leur interdiction d’entrée en Tunisie.

I. B.

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