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Les masques sont tombés car la comédie a trop duré : le Congrès pour la République (CpR), filiale soi-disant «laïque» d'Ennahdha, s'est doté d'un chef... "Nahdhaoui".

Par Imed Bahri

Imed Daïmi vient d'être coopté, aujourd'hui à l'issue des travaux du 3ème Conseil du parti (Sousse les 30 et 31 mars), secrétaire général du CpR, pour prendre les rennes du CpR.

Imed est, comme beaucoup ne le savent pas, un islamiste, ancien militant d'Ennahdha, qui a fui la Tunisie au lendemain de la prise du pouvoir par Ali, avant d'infiltrer le CpR, à sa création en 2000. A l'époque, Ennahdha, aux abois et ses dirigeants en prison ou en exil, a préconisé une politique d'entrisme. Certains de ses militants ont alors rejoint le CpR.

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Imed Daimi préside le conseil national qui le coopte à la tête du CpR: une divine surprise!

C'est, notamment, le cas de Lotfi Zitoun, renvoyé par la suite pour des raisons que Moncef Marzouki devrait expliquer, Abdelwahab Maâtar, Slim Ben Hmidène... et, plus récemment, au lendemain de la révolution, Hedi Ben Abbes et Sihem Badi, militante d'Ennahdha jusqu'au mois... d'août 2011.

Les masques sont donc bel et bien tombés et le CpR, en prévision des prochaines élections, entre définitivement à «Beït Ettaâ», ou la maison de la soumission à Ennahdha.

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L'histoire gardera de Imed Daïmi qu'il est le premier responsable politique qui a fait entrer les prédicateurs salafistes wahhabites au Palais de Carthage. La suite, on la connait...

Les dernières déclarations de Moncef Marzouki, fondateur et président d'honneur du CpR, hostiles à l'opposition et aux médias, doivent être interprétées comme un signe d'allégeance inconditionnel et définitif du président provisoire à un pouvoir islamiste tout aussi provisoire, mais qui se rêve déjà comme dictature définitive.

Reste à savoir si M. Daïmi va cumuler sa fonction partisane et son poste de chef de cabinet du président provisoire de la république. Ce qui serait une autre aberration à mettre sur le compte de ces incompétents qui gouvernement aujourd'hui le pays.