Après la crise financière et immobilière de Dubaï et, son corollaire, la limitation prévisible des placements des investisseurs des Emirats du Golfe dans notre pays – à l’exemple de Sama Dubai qui a proposé au gouvernement tunisien une révision du planning initial de réalisation de son mégaprojet ‘‘La Porte de la Méditerranée’’ –, 2010 sera-t-elle, comme le prévoient certains experts, une année de correction ?
Certes, après plusieurs années de fièvre acheteuse, la demande en logements reste forte, particulièrement dans les zones d’EL Menzah et d’El Manar, qui a enregistré ces derniers mois une augmentation des prix et de la demande de 20 à 30%. Crise ou pas, les Tunisiens considèrent toujours la pierre comme une valeur sûre. Surtout que les taux des crédits immobiliers sont encore suffisamment attractifs. Les professionnels du secteur ne se rassurent pas pour autant. Leur crainte d’un brusque retour sur terre est d’autant plus fondée que la crise financière a rendu la demande internationale fragile et les investisseurs étrangers craintifs.

«La correction, si correction il y aura, ne provoquera pas de crise immobilière, comme on en a connue sous d’autres cieux», précise cependant un expert local. A l’appui de son pronostic, il avance les arguments suivants : la Tunisie a bien résisté à la crise immobilière qui touche pratiquement toute la planète. Dans un pays où près de 80% des foyers sont propriétaires d’une résidence principale, la demande en logement reste soutenue et les prix poursuivent leur tendance haussière, le m² dépassant, dans certains quartiers huppés (comme les Berges du Lac de Tunis), la barre de 3 000 dinars (1 600 euros).
Cette demande est également dopée par les investissements aussi bien intérieurs qu’extérieurs, émanant de Tunisiens résidant à l’étranger, notamment en France où ils bénéficient d’une législation avantageuse leur permettant de déduire jusqu’à 40% de leur redevance fiscale pour un achat immobilier dans la mère patrie. Nombreux sont aussi les Européens qui veulent habiter en Tunisie, où l’immobilier reste relativement bon marché en comparaison avec l’immobilier européen. Du coup, les sociétés d’investissements européennes investissent de plus en plus dans notre pays, où il fait beau toute l’année.
Les Européens, en majorité des retraités, investissement surtout dans des résidences de haut standing situées dans les zones touristiques (Gammarth, Hammamet, Djerba…) avec toutes les options, dont le golf, un sport qu’affectionnent généralement les séniors.
Les étrangers ont souvent de nombreux avantages à investir dans l’immobilier en Tunisie. Les Français par exemple, bénéficient d’un abattement fiscal de 80% sur leur rente viagère et retraite étrangère. C’est ce qui a incité des agences immobilières internationales, comme Century 21, premier réseau mondial d’agences immobilières (9 000 présentes dans 64 pays), et Laforêt immobilier (4 500 agences en Europe), de s’implanter dans notre pays.
L’ouverture de ces deux franchises a été rendue possible par l’adoption, le 21 juillet 2009, de la loi reconnaissant et organisant l’activité de la franchise en Tunisie.  
Century 21 Tunisie, co-fondée par Mehdi Slim et Slim Fendi, est une société de droit tunisien détenue gérée par des Tunisiens. Elle possède l’exclusivité des droits d’exploitation de la marque internationale sur la Tunisie (http://www.century21tunisie.com/).
Quant à Laforêt immobilier, elle compte ouvrir deux franchises avec un investissement initial de 400 000 euros, une durée de contrat de 15 ans et une redevance de 1,25% du chiffre d’affaires.

Haythem K.

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