HI Canada Immigration Services vient d’innover en descendant dans la rue, c’est-à-dire en se transposant dans une boutique dans un quartier huppé de la capitale, les Berges du Lac.



Fortement demandeur d’immigrés – en 2010 il en accueillera près de 270.000 –, ce pays a besoin d’augmenter sa population active à la fois pour satisfaire les besoins de plusieurs secteurs économiques souffrant de pénurie de compétences et éviter que le financement du régime de retraite ne devienne problématique à l’avenir.

20.000 Tunisiens au Canada
En raison du désir d’une bonne partie de ses jeunes de tenter l’expérience de l’émigration, la Tunisie est devenue, depuis une bonne dizaine d’années, exportatrice de bras et de cerveaux en direction de ce pays.
Les premiers immigrés tunisiens sont arrivés au Canada vers le milieu des années soixante. Mais c’est dans les années 90 que leur nombre a commencé à augmenter assez fortement pour s’établir à près de 20.000 aujourd’hui. Et cette population, basée en majorité dans la région francophone (Montréal, Québec…),  devrait continuer à progresser à l’avenir. Pour deux raisons. D’abord, la Tunisie n’est pas encore en mesure de créer suffisamment d’emplois pour donner du travail à tous les demandeurs. Ensuite, le pays est devenu un terrain de chasse pour des cabinets de services proposant leur intermédiation pour faciliter l’entrée et l’installation au Canada.
On en compte près d’une demi-douzaine, actifs depuis près de quinze ans pour les plus anciens d’entre eux. Quasiment tous appartiennent à des citoyens canadiens. C’est le cas par exemple d’Accès Canada G&G, dirigé par Alain et Sophie Patricia Guerrero, dont la famille a émigré au Canada il y a vingt sept ans.

Course à l’émigré tunisien
Créé en 1995, ce cabinet est présent dans six pays africains (Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, Cameroun, Tunisie et RD Congo). Un seul de ces vendeurs du rêve canadien est tunisien, ou plutôt fondé par un Tunisien. Il s’agit de HI Canada Immigration Services, une société de droit canadien créée par un avocat tunisien installé au Québec, Kamel Balti. Et qui, à l’instar de bon nombre de ses confrères canadiens, a choisi d’opérer dans la facilitation de l’émigration au Canada.
Pour se donner le maximum de visibilité, ces cabinets présents en Tunisie sont quasiment abonnés en permanence aux pages des annonces des principaux quotidiens de la place. Mais HI Canada Immigration Services vient d’innover en descendant dans la rue, c’est-à-dire en se transposant dans une boutique dans un quartier huppé de la capitale, les Berges du Lac. Une initiative qui pourrait provoquer une escalade dans la course à l’émigré tunisien.

L. M.