Reconnu coupable de «violence volontaire ayant occasionné la mort» de son propre fils âgé de trois ans, un Tunisien de 25 ans a été condamné à 20 ans de prison ferme par un tribunal de Tunis. Le drame avait ému toute la Belgique début 2009.  

Après la disparition de son fils prénommé Jason, en février 2009, Issam Mareghni avait fui Liège, en Belgique, où il résidait en situation irrégulière, pour regagner la Tunisie. Le corps du garçonnet, enterré au pied d’une colline, avait été retrouvé en mars, grâce au témoignage de la compagne du père, Philomena Di Gironimo. Elle-même inculpée de «recel de cadavre» en Belgique, celle-ci affirme que son compagnon tunisien lui aurait avoué avoir atteint mortellement l’enfant en lui lançant ses chaussures. A sa demande, elle lui aurait acheté un billet pour la Tunisie, tandis que l’homme enterrait l’enfant.
Issam Mareghni s’était rendu de lui-même à la police tunisienne et avait tenté de justifier la mort de son fils en parlant d’un accident. La Tunisie n’extradant pas ses nationaux, l’affaire a été instruite par un juge tunisien à partir d’un dossier transmis par la justice belge renfermant notamment le rapport d’autopsie et des témoignages.
L’avocat du prévenu, Me Abdennaceur Laâouini, a déclaré à l’Associated Press qu’il allait interjeter appel du verdict qu’il juge «lourd» car il inflige la peine maximale prévue. L’avocat soutient la thèse de l’homicide involontaire et affirme que son client n’avait «aucun mobile, aucun intérêt à tuer son fils, il est seulement fautif de ne pas l’avoir soigné et d’avoir omis de déclarer son décès».
Sandra, la mère du petit Jason, 25 ans, a déclaré avoir laissé la garde de l’enfant à son père, à cause des menaces proférées par celui-ci. Sandra et Issam vivaient à Jupille et se fréquentaient depuis un an environ lorsque la jeune femme est tombée enceinte, fin 2005. «J’étais enceinte de sept mois quand un soir, j’ai trouvé de la drogue dans les poches d’Issam. Je savais qu’il fumait le joint. Il s’est énervé et m’a donné des coups de pied dans le dos et le ventre. J’ai dû être emmenée à l’hôpital en ambulance. Après, je ne l’ai plus vu. Ce n’était pas la première fois qu’il me frappait.»
Sandra a donc vécu le reste de sa grossesse seule. Et quelques mois après avoir accouché, Issam est venu reprendre Jason. Depuis lors, Sandra ne l’avait revu qu’à quelques reprises. Jusqu’à ce qu’elle apprenne son décès, alors qu’elle était au Maroc. C’est, en tout cas, ce qu’on rapporté les journaux belges à propos de cette affaire.
Les funérailles du petit Jason, en mars 2009, au funérarium De Lahaye, avaient ému toute la Belgique.

Rania B.