Les frais de demandes de visas déboursés par les Tunisiens rapportent chaque année à la France des recettes que l’on peur estimer à 5,3 millions d’euros, soit environ 10 millions de dinars. Une goutte dans l’océan du budget de l’Etat français. En revanche, plus d’un million de Français se rendent chaque année dans notre pays sur simple présentation d’une carte d’identité. Et si l’on instaurait une taxe  aéroportuaire, combien ce flux de touristes français, et plus généralement européens, rapporterait-il aux caisses de l’Etat ?
La France est de loin le pays de l’espace Schengen le plus sollicité en Tunisie en matière de demandes de visas. Et pour cause : la communauté tunisienne et franco-tunisienne établie en France (plus de 500 000 personnes) génère également une forte demande en matière de déplacements personnels et familiaux. Ainsi, selon les chiffres du Consulat français en Tunisie, 87 869 demandes de visas Schengen ont été déposées en 2008 par des Tunisiens auprès de leurs services. Elles ont été satisfaites à 90%.
Les frais de dossiers pour le traitement des différents types de demandes de visa sont payés «uniquement en monnaie locale et en espèces, lors du dépôt de la demande», mais ils «ne sont pas remboursables», même en cas de refus. Ces frais varient entre 60 euros pour un visa Schengen de court séjour (de 1 à 90 jours de circulation, délivrées pour des durées de 1 à 5 ans) à 99 euros pour un visa Schengen de long séjour (plus de 90 jours).  
Partant de ces données, on peut estimer les recettes réalisées par les services consulaires français en Tunisie, grâce aux frais de demandes de visas déposés par des Tunisiens, à environ 5,3 millions d’euros par an (soit environ 10 millions de dinars).
Dans ‘‘elkhabar.com’’ (3 janvier 2010), notre confrère algérien Saâd Lounès écrit : «Pour tout l’espace Schengen, qui accorde 10 millions de visa par an, auxquels il faut ajouter 20 à 25% de visas refusés mais pour lesquels les frais ne sont pas remboursés, le montant de l’impôt visa s’élève donc à environ 1 milliard d’euros par an (près de 2 milliards de nos dinars). Cet impôt visa est payé par des particuliers des pays demandeurs est versé directement au budget des Etats. Une partie seulement de cette manne financière est reversé au fonctionnement des consulats.»
Sachant, par ailleurs, que l’UE envisage de recourir à des prestataires extérieurs sous forme d’externalisation pour la réception du public et l’enregistrement des demandes, comme cela se pratique déjà dans certains pays (Russie, Chine…), on pourrait craindre que le coût de cette externalisation serait à la charge du demandeur de visa et s’ajouterait au tarif initial de 60 euros.

Haythem K.