Un professeur de médecine sonne l’alarme : il est temps de mettre fin au commerce honteux de certains charlatans des médecines douces qui exercent illégalement et librement, font de la publicité dans les médias et arnaquent les malades en toute impunité.


 


Les membres de l’Association tunisienne des malades de la sclérose en plaques (ATSEP) et les experts du laboratoire Merck Serono, coorganisateurs de la 2e Journée mondiale contre la sclérose en plaques, ont beaucoup insisté, au cours de leur conférence de presse, le 22 mai à l’hôtel Africa, sur les avancées médicales, thérapeutiques et scientifiques sur la voie de l’éradication de ce mal qui affecte gravement le système cérébral. Le professeur Faïçal Hentati a eu cependant une «petite phrase» sur les charlatans de certaines médecines douces qui ont pignon sur rue en Tunisie. La voici: «Nous voyons souvent dans les journaux de la publicité mensongère. On annonce des traitements et des potions magiques à base d’herbes et autres substances pour soigner les personnes atteintes notamment de la sclérose en plaques. Mais qu’on arrête enfin cette mascarade ! Il s’agit d’arnaque pure et dure, et rien d’autre. J’ai connu quelqu’un de la Marsa qui a vendu tous ses biens, notamment sa maison, croyant trouver le traitement miracle. L’homme s’est ruiné pour aller en Chine dans l’espoir de guérir par je ne sais quel genre de médecine traditionnelle et le voilà rentré au pays avec sa maladie au même stade, si elle n’a pas empiré. Il est temps de faire face à ces charlatans… qui continuent d’exercer librement et d’arnaquer de pauvres gens fragilisés par la maladie».
La SEP est une maladie qui touche les femmes beaucoup plus que les hommes et elle n’est pas héréditaire. Elle n’existe presque pas en Afrique et touche beaucoup plus les pays du nord. Elle concerne les jeunes de 20 à 30 ans. En Tunisie, il existe entre 3000 et 5000 malades de la SEP.
Cette maladie a été découverte vers la fin du 19e siècle. Ella a été dépistée sur les morts après autopsie. Il a fallu attendre près d’un siècle pour la dépister sur les vivants. C’est avec l’avènement de l’IRM dans les années 1990 que les médecins ont pu détecter le virus cérébral.

Yüsra Mehiri