Javier Camelo Banniere

Mercredi 18 mars 2015, Javier Camelo, 28 ans, était avec ses parents au musée du Bardo. Pour lui «le voyage s'est terminé là»...

Par Marwan Chahla

Une semaine auparavant, Javier avait terminé ses études universitaires. Pour célébrer son MBA, le jeune homme a organisé avec ses parents une croisière méditerranéenne. Le rêve a tourné au cauchemar.

Javier Camelo, de nationalité australo-colombienne, qui vivait à Waterloo, dans le centre de Sydney, a beaucoup voyagé dans sa vie. Avant cette malheureuse destination finale tunisienne, il pensait qu'il méritait une croisière en Méditerranée, pour se détendre après ses longues études supérieures. Une petite recharge de batterie, en somme, avant d'attaquer une carrière professionnelle dans les assurances.

Sur une dernière photo qu'il a postée sur sa page Facebook, Javier, souriant, pose avec ses parents – son père, José Arturo Camelo, général colombien en retraite, et sa mère, Miriam Martinez Camelo – lors d'une escale à Palerme.

Mercredi dernier, rapporte le ''Sydney Morning Herald'' ('SMH'), Javier Camelo et ses parents étaient parmi le groupe de croisiéristes qui ont pris la décision de se rendre au musée du Bardo, à Tunis.

Il ne savait pas qu'il allait être, avec sa mère, parmi les victimes de l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Tunisie. Le père a eu plus de chance...

D'après la presse colombienne, le frère de Javier, qui était également présent, a eu la vie sauve.

En apprenant la nouvelle, la toile australienne s'est embrasée et les commentaires n'ont plus cessé.

«Que le monde est injuste! La mort emporte toujours les meilleures personnes», a déclaré un ami de Javier Camelo aux médias de Fairfax.

«C'était un bonhomme équilibré. Je n'arrive pas à croire que cela ait pu lui arriver. C'était un type relax et cordial. C'était un citoyen du monde, un type intelligent, très au courant de tout, très intéressé à découvrir le monde et tout ce qui est nouveau», a ajouté un autre ami de Javier qui a souhaité garder l'anonymat.

Confirmant cette mort violente de Javier Camelo, les autorités australiennes ont, elles aussi, exprimé leur peine et adressé ce message indirect de sympathie envers la Tunisie et les Tunisiens.

Le général Camelo avec sa femme et son enfant.

Pour Javier Camelo et sa mère, la croisière en Méditerranée s'est arrêtée au Bardo. Son père retournera seul en Australie.

Les anciens camarades de classe de Javier ont inondé sa page Facebook de leurs hommages et autres expressions de leur profonde émotion.

Devant les parlementaires australiens, le premier ministre Tony Abbott a déclaré qu'«il s'agit d'un coup dur asséné par les islamistes extrémistes à la jeune démocratie tunisienne, une démocratie qui a, jusqu'ici, démontré qu'elle était vraiment efficace dans sa résistance au type d'extrémisme qui est associé à Al-Qaïda, ses autres branches, et l'Etat islamique, Daêch, ce culte de la mort du Moyen Orient...»

Illustration: Dernière photo postée par Javier Camelo sur sa page Facebook. Elle a été prise (avec son père et sa mère) lors d'une escale à Palerme, en Italie. 

 

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