Sida-Banniere

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le programme commun des Nations Unis (Onusida) lance, en Tunisie, le programme «Réduire l'écart».

Par Yüsra N. M'hiri

Ce programme œuvre pour que les centres de dépistage soient ouverts à tous, en offrant un examen anonyme et gratuit, sous le slogan: «Le dépistage est anonyme et gratuit... n'attendez plus».

Hayet Hamdouni, coordinatrice du programme national de lutte contre le sida, a indiqué que 8.478 tests ont été effectués, entre le 1er janvier et le 31 octobre 2014, dans les 25 centres de conseil et de dépistage anonymes et gratuits. «62 cas ont été détectés et la catégorie d'âge la plus touchée est celle des 25-39 ans», a-t-t-elle ajouté.

En marge d'une table-ronde organisée, vendredi 28 novembre 2014, en préparation de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre de chaque année, des chiffres relatifs aux modes de transmission ont été révélés.

Les relations hétérosexuelles non protégées sont les premières causes de propagation du virus avec 44%, suivies de l'utilisation de seringues communes pour l'injection des drogues (21%), des relations homosexuelles (4,9%) et de la contamination fœto-maternelle (4%).

Les associations s'accordent pour appeler à un accès plus facile et discret aux préservatifs, notamment en mettant en place des distributeurs automatiques et en les installant loin des regards, car le sujet reste tabou en Tunisie.

«Il faut inciter les enseignants et les parents à parler aux jeunes de sexualité et de les sensibiliser à l'utilisation du préservatif qui reste la premier moyen de prévention contre les MST/Sida», ont-ils précisé.

Le syndrome d'immunodéficience acquise (ou Sida) a été découvert en Tunisie en 1987. Depuis, 2008 cas ont été enregistrés. Cependant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le nombre réel des personnes atteintes en Tunisie pourrait être le double des chiffres annoncés, car beaucoup de cas seraient encore non-dépistés, soulignant que la zone Middle East and North Africa (Mena) a enregistré 15.000 décès à cause du sida durant la seule année 2013, sur un total de 1,5 million dans le monde.

Mme Hamdouni a précisé que le sida régresse dans le monde entier, sauf dans la zone de l'Afrique subsaharienne et la zone Mena, où l'épidémie progresse, souvent à cause du manque de dépistage.

En Tunisie, la prise en charge du traitement rétroviral (prise en charge thérapeutique des personnes infectées par le VIH) reste insuffisante et ne bénéficie pas à toutes les personnes atteintes.

Le ministère de la Santé, organise, aujourd'hui, dans différentes régions, des programmes de sensibilisation et de prévention, notamment des rencontres-débats sur le virus VIH (virus de l'immunodéficience humaine), responsable de cette maladie contagieuse qui, dépistée à temps, permet au malade de suivre des traitements à base de médicaments antirétroviraux, tout en continuant à mener une vie relativement normale.

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