Detonation-Banniere

Les détonations d'origine mystérieuse, souvent entendues la nuit, nourrissent les appréhensions des citoyens, que le silence des autorités n'aide pas à dissiper.

Par Zohra Abid

L'Etat a beau interdire l'usage des feux d'artifice, les citoyens continuent d'entendre des détonations d'origine inconnue au même moment et dans plusieurs régions du pays.

Dire que ces coups de feu, parfois des pétarades qui durent quelques secondes, effraient les citoyens et suscitent chez eux une certaine inquiétude est un euphémisme. Car, tout le monde se souvient que ce ballet a précédé, par le passé, des assassinats et des attentats terroristes. Et de là à penser que quelque chose de grave se trame, il y a un pas que beaucoup franchissent, d'autant que les autorités sécuritaires ne communiquent pas à ce sujet et donnent l'impression d'être tout aussi perplexes elles aussi.

Le communiqué diffusé la semaine dernière par le ministère du Commerce, rappelant un avis conjoint publié, l'année dernière, sur le Journal officiel par les ministères de l'Intérieur, de l'Industrie et du Commerce, et qui interdit la fabrication et la vente des feux d'artifice et des pétards, ne suffit pas à rassurer et à calmer les esprits.

Au contraire, le fait que cette interdiction n'a pas été respectée par les « tireurs de la nuit» a de quoi ajouter à l'inquiétude des citoyens à l'approche de la saison estivale, marquée par les sorties, les festivités et les réjouissances.

Vendredi soir, des dizaines de messages postés sur les réseaux sociaux et émanant de plusieurs régions différente (Ariana, Tunis, Ben Arous, Bizerte), ont parlé d'une forte détonation, au beau milieu de la nuit et dont l'origine reste mystérieuse. S'agit-il d'un avertissement? Lancé par qui? Et pour qui?

On sait que, dans la nuit du 27 au 28 mai dernier, des feux d'artifices ont été tirés au moment même de l'attaque terroriste sur le domicile de Lotfi Ben Jeddou, ministre de l'Intérieur, à la Cité Ezzouhour, à Kasserine (centre-est), qui a causé la mort de 4 agents de la sécurité.

On se souvient aussi que les jours précédant l'assassinat, le 25 juillet dernier, du député Mohamed Brahmi, et l'assassinat, 3 jours après, de 8 soldats au mont Chaâmbi, à Kasserine, de pareilles détonations ont été entendues, plusieurs soirées d'affilée, dans plusieurs régions du pays.

Il y a donc de quoi nourrir quelques appréhensions, que le silence assourdissant des autorités n'est pas de nature à dissiper.

{flike}