Un Tunisien alléguant une identité palestinienne obtient une carte d’identité française. Amine Alaidi, l’homme aux trois nationalités, s’est finalement fait prendre…


Cette histoire a été racontée par le quotidien français ‘‘Sud-Ouest’’. Un Tunisien répondant au nom d'Amine Alaidi, âgé de 26 ans, a comparu, le 1er décembre,  à la barre du tribunal correctionnel de Périgueux. Motifs de son jugement: il a changé plusieurs fois d’identité afin d’obtenir frauduleusement de l’administration française carte d’identité et passeport. Il a finalement été condamné à huit mois de prison, son maintien en détention et une interdiction de territoire de cinq ans. Il est donc sous la menace d’une reconduite en Tunisie.

Des pièces d’identité françaises
Devant le tribunal, Amine Alaidi a pourtant assuré être d’origine palestinienne et avoir quitté son pays à l’âge de 13 ans pour suivre en Égypte des études de langues étrangères. Devenu adulte, il s’est donné pour objectif de rejoindre la France via l’Italie. «La France pour moi, c’est une terre de liberté et le pays des droits de l’Homme. Je comptais y faire ma vie.» Pas très original tout cela…  
Interpellé durant son voyage par la police de l’air et des frontières, il a décliné une première (et fausse?) identité, mais a été laissé libre en raison du manque de places dans un centre de rétention.
Poursuivant son périple dans l’Hexagone, il a gagné Paris, où il aurait travaillé clandestinement pendant trois ans dans un hôtel (ah, ces mauvais employeurs !). Dans la capitale française, il a fait la connaissance d’un individu lui assurant pouvoir lui procurer des papiers d’identité à Périgueux moyennant la coquette somme de 10.000 euros. «Il m’a pris toutes mes économies», regrette aujourd’hui le prévenu.
L’étranger en séjour irrégulier est donc venu en Dordogne (centre-ouest) et, s’étant muni d’une fausse facture et d’un faux acte de naissance, a réussi à se faire délivrer une carte d’identité nationale française. C’était si facile, comme une lettre à la poste. Trop gourmand, et encouragé par ce premier succès, il a tenté d’obtenir un passeport. Mais, cette fois, les fonctionnaires de la préfecture ont été plus vigilants. Il n’a donc pas tardé à être arrêté par les services de police.
Placé en détention, il fait actuellement l’objet d’une mesure administrative de reconduite à la frontière. «Si je dois quitter la France, faites en sorte que je retourne dans mon pays, la Palestine», a imploré le prévenu.

Un an de prison et une interdiction du territoire
L’avocat de la défense a souligné «le risque que l’autorité administrative renvoie Amine Alaidi en Tunisie, pays dont il n’est pas originaire». Il a aussi regretté que le réseau d’aide aux clandestins dont fait état son client n’ait pas été recherché par les enquêteurs.
Pour le procureur Yves Squercioni, l’identité véritable et l’origine tunisienne de l’étranger ne font pas l’ombre d’un doute. Aussi a-t-il requis un an de prison, une interdiction du territoire français et le maintien en détention. Le tribunal s’est finalement aligné sur sa position.

Y. M.

Source : ‘‘Sud-Ouest’’
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