abou iyadh 5 15Seifallah Ben Hassine (alias Abou Iyadh), leader d’Ansar Charia, détiendrait des photos et des vidéos prouvant l’implication de certains dirigeants politiques d’un parti au pouvoir dans les actions violentes menées par son groupe.

Selon le quotidien tunisien ‘‘Achourouk’’, dans sa livraison du jeudi, ces photos et vidéos, ont été prises par Abou Iyadh et deux de ses compagnons, par des appareils numériques miniaturisés, à l’insu des dirigeants du parti en question en train de donner leur accord pour certaines opérations violentes.

Abou Iyadh (45 ans), réfugié en Libye, où il est sous la protection de groupes extrémistes, détient de nombreux documents attestant de liens organiques de soutien financier et logistique accordé par le parti en question à son groupe quand les relations entre les deux parties étaient encore au beau fixe.

‘Achourouk’’ ajoute que des contacts sont en cours pour essayer de récupérer tous ces documents et éviter leur diffusion publique, en contrepartie d’un retour de Abou Iyadh en Tunisie et d’une reprise des activités de son groupe, notamment en matière de prédication et d’oeuvres caritatives et sociales.

Ansar Charia, accusé du double assassinat des dirigeants de gauche Chokri Belaid et Mohamed Brahmi ainsi que de l’assassinat de nombreux militaires au Mont Chaambi où certains de ses membres sont replié, a été classé récemment sur la liste des organisations terroristes.

Abou Iyadh, recherché par la justice depuis l’attaque, le 14 septembre 2012, de l’ambassade et de l’école américaines, a pu, le 17 septembre de la même année, quitter la mosquée Al Fath, à Tunis, devant la police qui aurait reçu des instructions pour ne pas intervenir.

Le lendemain, jour de l’enterrement de l’un des Ansar Charia, mort pendant les évènements devant l’ambassade, Abou Iyadh a pu se déplacer au cimetière quadrillé de policiers et aucun d’eux n’a cru devoir intervenir pour le faire arrêter.

Le leader d’Ansar Charia a été aperçu pendant l’été dernier lors de cérémonies de mariage dans la banlieue de Tunis, sans être dérangé par les autorités.

Laxisme? Laisser-aller? Complicité active? Volonté de ménager le chef d’Ansar Charia, afin de respecter les accords anciens passés avec lui? Il y a un peu de tout ça à la fois...

I. B.