Que se passe-t-il lorsqu’une Britannique de 70 ans se marie avec un Tunisien de 20 ans, un an de moins que sa petite-fille? Mme Dorothy Sims a raconté sa «love story» avec Rafaa au quotidien ‘‘The Mirror’’. L’histoire d’une amourette sans lendemain au pays du jasmin…


Quand Dorothy Sims, de Mansfield, Nottingham, avait pris sa retraite, son futur mari, Rafaa, était encore à l’école primaire. Cela ne l’a pas empêchée de se laisser séduire par le jeune homme et d’être heureuse avec lui, le temps d’une erreur de… vieillesse!  
Dorothy a rencontré Rafaa pendant ses vacances en Tunisie. C’était en 2006, et malgré l’écart de l’âge (même si Dorothy ne paraissait pas le sien), Rafaa semblait fou amoureux d’elle.
«Au début, je l’ai trouvé assez irritant», raconte-t-elle. «J’étais allée en Tunisie pour des vacances avec des amis et je ne m’attendais pas à être harcelée par des hommes. Je ne savais pas alors que les Tunisiens sont réputés pour leurs relations avec les femmes britanniques plus âgées».

«Il a été comme une lumière dans ma vie»
«Rafaa ne voulait pas me lâcher d’une semelle. Il m’a chassée autour de la piscine, m’a fait apporter des boissons que je n’avais pas commandées et m’a harcelée de façon ininterrompue.
«Il ne parlait pas bien l’anglais, alors il me faisait parvenir des notes par l’intermédiaire de ses amis. Je savais bien que j’étais assez vieille pour être sa grand-mère, mais je le trouvais incroyablement séduisant. Je me souviens avoir pensé, ‘‘Oh, si seulement je pouvais rencontrer son père!’’. Je ne peux pas nier qu’il a été comme une lumière dans ma vie et je me suis progressivement laissé séduire. Nous nous donnions rendez-vous dans les cafés-bars. Nous aimions nous asseoir et discuter pendant des heures, les yeux dans les yeux. Une nuit, il m’a emmenée dans une discothèque avec tous ses amis. Nous avons dansé toute la nuit et je me sentais si jeune encore. Le dernier jour de mon séjour, il me pria de lui donner mon numéro de téléphone, et depuis, nous avons continué à échanger des sms ou à nous parler presque tous les jours au téléphone.
«Il m’écrivait des lettres d’amour, que sa tante traduisait de l’arabe [à l’anglais]. Il voulait que nous soyons ensemble. Il s’adressait toujours à moi en écrivant ‘‘Dear Darling’’ et signait ‘‘Votre amour pour toujours, Rafaa’’. Un jour, il me pria de revenir en Tunisie.»

«La première fois que nous avons couché ensemble…»
Sept mois plus tard – mai 2007 –, Dorothy retourne donc en Tunisie. Et pour la première fois depuis son divorce, en 1967, elle cherche à rattraper le temps perdu.
«La première fois que nous avons couché ensemble a été incroyable, dit-elle. Il m’a prise dans ses bras et m’a donnée le plus beau baiser passionné. C’était comme dans un film. Nous-nous sommes retrouvés à faire l’amour. Comme si c’était la chose la plus naturelle au monde.
«Rafaa était un amant extraordinaire. Il était si attentionné, m’embrassait partout et me disait combien il m’aimait. Je n’ai jamais connu un homme qui me traitait avec autant d’égards.
«Je sentais que j’étais vieille et ridée comparée aux filles qu’il avait séduites avant, mais il disait que cela n’avait pas d’importance à ses yeux. Il disait que les filles de vingt ans ne correspondent pas à son goût.
«Les doutes que j’avais ont disparu la nuit où il m’a remis un collier en argent en forme de cœur. Il y avait fait incruster sur une face ces mots ‘‘Dorothy & Rafaa’’ et sur l’autre ‘‘Je t’aime’’. Ces bijoux n’avaient pas beaucoup de valeur, mais c’était comme s’il m’offrait le monde.»

Le jour où Dorothy a porté sa robe blanche de mariée
Dorothy a certes été émue par la demande en mariage de Rafaa, mais elle en a été aussi choquée. Au début, elle a refusé, mais comme il ne s’est pas satisfait de cette réponse, trois mois plus tard, le couple a convolé en justes noces en Tunisie. Dorothy a même porté sa robe blanche de mariée. «Nous avons eu un beau mariage en présence de 60 personnes, raconte-t-elle. Toute la famille Rafaa et ses amis étaient là et j’ai dépensé 2.000 livres sterling pour que tout soit parfait. Nous avons eu une réception autour de la piscine de l’hôtel et un groupe de musiciens a joué ‘‘My Heart Will Go On de Titanic’’.»
Rafaa n’a pas tardé à déposer une demande de visa auprès des services consulaires britanniques pour pouvoir rejoindre celle qui est devenue son épouse. Sa demande a cependant été refusée à trois reprises. Dorothy explique: «Les autorités ne pouvaient croire à l’authenticité de notre relation, en raison de l’écart de l’âge. J’étais meurtrie.»
La Britannique a alors décidé de vendre sa maison à Mansfield pour pouvoir acheter un bien immobilier en Tunisie. La maison n’ayant pu être vendue, cela a provoqué la première dispute au sein du couple.
«Je lui ai dit que je n’allais finalement pas acheter une maison, et qu’après tout, nous pouvions en louer une pour commencer. Il était furieux. Je pense qu’il suppose qu’étant Britannique, je devais être riche», raconte Dorothy.
Il y a eu, bien sûr, d’autres signes qui auraient pu lui ouvrir les yeux sur les véritables intentions de son amant transis. «Il demandait toujours de l’argent, et comme une imbécile, je lui en envoyais. 500 livres sterling pour les frais du passeport, et je lui filais aussi de l’argent quand il disait ne pas pouvoir payer son loyer», raconte Dorothy. Elle lui donna aussi une chaîne en or et des anneaux d’une valeur respective de 800 et 1.500 livres sterling. Elle découvrit plus tard qu’il les avait vendus. «J’étais tellement en colère, que j’ai commencé à me demander s’il me voulait juste pour mon argent.»

«Je persiste encore à croire qu’il m’a vraiment aimée»
La relation s’est rapidement détériorée et, il y a un an, Rafaa a demandé le divorce. Dorothy, qui a maintenant 74 ans, se sent naturellement stupide.
«J’avais entendu tellement d’histoires sur ce qui se passe quand les femmes âgées britanniques s’éprennent de jeunes hommes étrangers, mais, très naïvement, je pensais que Rafaa était différent», dit-elle. «J’ai été humiliée», ajoute-elle. Pire, ses fils, âgés de 49 et 50, l’ont reniée.
«En mars j’ai reçu une convocation judiciaire pour une audience de divorce en Tunisie. Mais je ne peux pas aller sur ma pension. J’envisage de rester mariée avec lui. Au moins, il ne fera pas à d’autres femmes ce qu’il m’a fait à moi. Il n’a le droit à aucun de mes biens ici, donc je n’ai rien à perdre.»
Poignante, Dorothy dit qu’elle est toujours amoureuse de Rafaa. «Je sais que les gens vont dire que je me laissée rouler dans la farine, mais je persiste encore à croire qu’il m’a vraiment aimée. Une partie de moi ne veut pas qu’il soit dépeint comme un méchant, mais l’autre moitié de moi est en colère. Je sens que mon mariage était pour rien», conclut-elle.

Y. M.

Source: ‘‘The Mirror’’

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