La violence contre les femmes a pris de l'ampleur après la révolution du 14 janvier 2011. Ce phénomène alarmant touche tous les milieux, en particulier le milieu politique.
A l'occasion de la célébration, le 25 novembre, de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, un séminaire sur «les formes de violence contre les femmes en Tunisie post-révolution» s'est tenu, samedi, au siège de la Bibliothèque nationale à Tunis, à l'initiative de la Coalition pour les femmes de Tunisie.
La violence économique en question
Radhi Meddeb, président de l'association Action et développement solidaire (Ads), a parlé de la violence économique subie par les femmes, soulignant que ce type d'agression touche un grand nombre de femmes en Tunisie. La violence économique prend des formes multiples, a-t-il indiqué. Alors que certaines catégories de femmes ne sont pas autorisées à travailler, d'autres sont forcées à le faire, en voyant leurs salaires confisqués.
M. Meddeb a fait savoir que la violence économique concerne aussi la discrimination au travail et l'inégalité des salaires entre l'homme et la femme. Il s'agit d'une forme de violence plutôt répandue en milieu urbain.
Nedra Hadiji, présidente de l'association Tounes Amenaty et avocate, a traité, de son côté, de la violence dans les conventions internationales et la législation tunisienne. Elle a indiqué que la violence contre les femmes a pris de l'ampleur après la révolution du 14 janvier 2011. C'est un phénomène «alarmant», touchant tous les domaines, politique, en particulier.
Les droits de la femme dans le texte de la constitution
La femme, a-t-elle expliqué, à ce propos, n'occupe aucun poste de décision en dépit de la promulgation de plusieurs décrets-loi relatifs à la parité homme-femme dont celui relatif aux élections de l'Assemblée nationale constituante (Anc), la loi sur les partis, ou encore le décret portant levée de toutes les réserves sur la convention onusienne relative à l'élimination de toutes les formes de violences à l'égard des femmes (Cedaw).
Mme Hadiji a fait savoir que la principale revendication de la Coalition pour les femmes de Tunisie consiste à inscrire les droits de la femme dans le texte de la constitution afin de consacrer le principe de l'égalité entre l'homme et la femme.
Parmi les autres revendications figurent, notamment, la nécessité de garantir le respect des droits humains, des libertés publiques et individuelles sans discrimination aucune ainsi que la suprématie du droit international en matière de droits humains par rapport aux lois nationales.
La Coalition pour les femmes de Tunisie est un réseau associatif formé de 15 associations, féminines et autres, dont la plupart ont été créées après le 14 janvier 2011.
Elle œuvre, notamment, à préserver et à promouvoir les droits acquis par les femmes tunisiennes depuis l'indépendance en vue de concrétiser les valeurs universelles de liberté, d'égalité, de dignité et de justice sociale.
La coalition se donne aussi pour mission la promotion des principes inscrits dans toutes les conventions internationales des droits humains et la levée des réserves à la Cedaw, ratifiée par la Tunisie en 1989.
Source : Tap.