La ministre des Affaires de la femme et de la famille est souvent la dernière à réagir aux problèmes de société qui sont pourtant de son ressort. C'est le cas du mariage coutumier (orfi) qui se développe dans le pays.
Sihem Badi, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, a enfin daigné prendre une position claire sur ce problème qui alimente le débat depuis plusieurs semaines. Elle a dû prendre le temps de calibrer sa réaction, en tenant compte des susceptibilités des alliés islamistes de son parti, le Congrès pour la République (CpR).
«Il faut être ferme et appliquer la loi pour arrêter le phénomène du mariage coutumier en Tunisie», a-t-elle ainsi déclaré à l'agence Tap.
«Il faut être intransigeant sur cette question car c'est toute l'institution familiale qui est menacée et en premier lieu les enfants qui naissent dans un cadre illégal et qui sont considérés comme étant des enfants naturels», a précisé la ministre des Affaires de la femme et de la famille.
Mme Badi n'a pas exclu la possibilité de réaliser une enquête sur ce sujet, mettant en garde les femmes et les jeunes filles contre le recours à cette forme de mariage qui, a-t-elle dit, leur fera perdre tous leurs droits ainsi que ceux de leurs enfants.
Le mariage coutumier a pris de l'ampleur au cours des dernières années en Tunisie, notamment, en milieu universitaire et dans les cercles des salafistes.
Selon Abdelkader Zitouni, secrétaire général du parti Tunisie verte, le nombre des jeunes étudiantes voilées qui ont opté pour cette forme de mariage s'élèverait à 500, chiffre dont il n'indique pas la source.
Il est difficile il est vrai d'établir des statistiques officielles fiables sur le mariage coutumier en Tunisie, qui reste difficile à identifier comme tel.
Mme Badi serait bien inspirée de lancer une enquête sérieuse à ce sujet au lieu de se contenter de simples déclarations de principe, qui n'aident pas à régler le problème.
Z. A.