bambalouni
Pour vous couper l’appétit en ce mois de Ramadan, mois du jeûne, qui donne lieu, en Tunisie, à des festins gargantuesques, Kapitalis vous donne à lire un témoignage intéressant, venu de l’autre rive de la Méditerranée, sur les mauvaises habitudes culinaires des Tunisiens.


«En Tunisie, on grossit!» est le titre choisi par Miss Brownie, une Lilloise (nord de la France) mariée à un Tunisien et qui connaît bien la Tunisie où elle séjourne régulièrement, pour un post publié sur son blog où elle évoque, sur un ton à la fois tendre et drôle, ses périlleuses aventures gastronomiques en Tunisie.

Pâtes, riz, couscous, ‘‘bambaloonis’’ et ‘‘gazouze’’
«On pourrait croire que la chaleur nous couperait la faim, que nos repas ne seraient qu’à base de tomates, concombres, poivrons, arrosés d’huile d’olive… et pourtant, en Tunisie, on grossit», note Miss Brownie.
La Lilloise s’empresse cependant de rectifier cette idée reçue: «On grossit car le matin, le petit déjeuner est à base de gâteaux pâtissiers, avec de la crème. Puis après la plage, nos estomacs criants famine, passage obligé chez le glacier pour 2 boules avant le déjeuner. TiBiscuit [enfant de l’auteure] ferait même bien un régime glace vanille durant ses vacances. Il en raffole. Ensuite, hop, on passe à table. Pâtes, riz, couscous, que des plats made in Tunisie à base de concentré de tomates et d’huile d’olives. Heureusement, le dessert est toujours un fruit. Pour une partie d’entre nous, pas souvent moi, s’en suit une sieste. Et à l’heure du goûter, pourquoi pas des bambaloonis! Tout cela sans oublier les visites dans la famille où à chaque fois, on tente de nous gaver un peu plus, mais aussi le ‘‘gazouze’’ qu’ici je bois sucré et non light comme en France. Ici, je mange des Oréo sous le nom de Néo. Mais seul le nom change. Le goût est le même. Je ne peux pas en dire autant du Coca qui pourtant porte le même nom. Et ce n’est pas dans la piscine que je me dépense… au contraire, je me laisse flotter. Puis je dis ‘‘on grossit’’, mais c’est surtout Mr Réglisse [surnom de l’époux tunisien] et moi… TiBiscuit, fidèle à lui même continue d’avoir un appétit de moineau.»

ftaier beignets tunisiens

40% des Tunisiens sont en surpoids
Après ce témoignage très ragoûtant, il convient de rappeler aux Tunisiens, qui s’apprêtent à ajouter aux délices de l’été ceux de Ramadan, que l’obésité est un réel problème de santé publique en Tunisie à propos duquel les autorités sanitaires et les médecins ne cessent d’alerter l’opinion.
En effet, de récentes recherches médicales sont catégoriques: cette pathologie – excès de tissu adipeux – touche 15% de la population tunisienne. Pis: 40% des Tunisiens vivent avec un excès de poids. Une femme sur deux et un homme sur trois ont une surcharge de poids. Fille ou garçon, dès l’âge de quatre ans, un sur dix est concerné. Et à sept ans, un sur cinq. Les risques sont grands. Plus de deux tiers des patients obèses connaissent des complications médicales liées à l’obésité : hypertension artérielle, diabète, etc. Chez l’adulte, plus l’indice de masse corporelle est élevé, plus il y a de risque pour la santé.
La prévention reste certes la meilleure démarche pour freiner cette pathologie et éviter les récidives. Aussi, Ramadan doit-il être pour les Tunisiens et les Tunisiennes une bonne occasion de repenser leurs régimes alimentaires et habitudes culinaires dans le sens d’une meilleure maîtrise de leurs taux de glycémie, de cholestérol et autres «poisons» nuisibles à la santé. Et de pratiquer un peu de sport, question de brûler l’excès de calories emmagasinés lors des agapes du soir.
Si une pareille résolution risque de ne pas arranger les affaires de certains industriels et commerçants, elle offre au moins deux avantages: elle permet de préserver le corps et de soulager le porte-monnaie, qui plus est, à une période où, crise économique oblige, les prix ont tendance à grimper inexorablement.    
A bon entendeur salut!

 

Yüsra Mehiri