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A l'image de ce qui se passe au pays, le sport nous offre désormais plus d'images de confusion et de chaos que celles du beau jeu et du spectacle, à l'instar du match LPST-ASM, ce dimanche, à Tozeur.

Par Kamel Zaiem

Le match entre l'équipe locale, la Palme sportive de Tozeur (LPST) et l'Association sportive de la Marsa (ASM) n'a duré qu'une seule mi-temps avant de céder la place au gaz lacrymogène et aux coups de matraques dans les vestiaires.

La Ligue de football professionnel n'a pas encore réagi, reportant à jeudi prochain l'annonce de ses décisions...

Esprits chauffés et bombes lacrymogènes

A Tozeur, les contestations des décisions arbitrales ont été le plat de résistance du match opposant la Palme locale à l'AS Marsa. La nervosité a encore gagné du terrain après le but réussi par les Marsois et celui d'égalisation de l'équipe locale, annulé par l'arbitre Amir Loucif pour un hors-jeu inexistant, a chauffé les esprits des joueurs, dirigeants et supporters.

Selon des témoins sur place, certaines personnes ont tenté de forcer la porte des vestiaires des arbitres à la mi-temps pour protester contre ses décisions et probablement l'agresser.

L'intervention des forces de l'ordre, jugée très musclée, a provoqué le chaos avec des oppositions directes entre les policiers et les dirigeants et joueurs de La Palme. Des bombes de gaz lacrymogène ont été lancées et il y a eu un nombre de blessés suite à cette bagarre à l'intérieur des vestiaires et qui s'est poursuivie sur le terrain. Certains joueurs de la LPST ont été emmenés à l'hôpital régional pour des soins urgents avant de regagner le stade. L'arbitre du match a réclamé des renforts de sécurité avant de reprendre la direction du match et il a attendu 45 minutes, le temps exigé par les règlements en vigueur, sans rien voir venir. Il a suspendu la rencontre sans pouvoir quitter les vestiaires et l'arrivée tardive des renforts a permis au trio arbitral et à l'équipe de La Marsa de quitter les lieux sous haute protection.

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Dans les vestiaires, les douilles des balles de gaz lacrymogène tirées par les agents de l'ordre.

On attend encore les rapports

On s'attendait à une réunion en urgence du bureau de la Ligue de football professionnel, ce lundi, pour prendre les décisions qui s'imposent, mais il était évident qu'on a préféré calmer les ardeurs avant de passer à l'action.

Les responsables de la Ligue affirment ne pas encore disposer de la totalité des rapports nécessaires, dont ceux de l'arbitre, de la police et du commissaire du match. Il va falloir attendre jeudi (jour de l'An oblige) pour pouvoir examiner ces rapports et avoir une idée plus claire sur ces fâcheux événements.

A Tozeur, comme à La Marsa, l'attente se poursuivra encore. Il ne s'agit pas d'un cas isolé de violence dans nos stades. Malgré la limitation du nombre de spectateurs, la présence d'intrus près des bancs des remplaçants, sous l'œil complice des agents de l'ordre, a généré beaucoup d'incidents évitables.

On se rappelle la tension qui a régné au bord de la touche au stade Chtioui de La Marsa où certains éléments de la garde personnelle de Slim Riahi, le président clubiste, ont mené la vie dure à l'arbitre-assistant, contestant chacune de ses décisions, allant jusqu'à le menacer directement. Ambiance...

Illustration: Un joueur de la LPST soigné à l'hôpîtal régional suite à une asphyxie par le gaz lacrymogène et à coup sur la tête. (Ph. Djerid FM).