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Ceux qui s'attendaient à un miracle ont vite fait de déchanter. La décision de la Fifa de rejeter la réclamation tunisienne contre le Cameroun n'a pas réellement surpris... Un camouflet qui renvoie les autorités du football à leur incompétence de toujours.

Par Marouen El Mehdi

La Fédération tunisienne de football (FTF) a reçu, jeudi vers midi, un fax parvenant de la Fédération internationale de football amateur (Fifa) l'informant, de manière officielle, que la commission de discipline de la plus haute instance du football international a décidé, lors de sa réunion tenue hier, de rejeter les réserves tunisiennes formulées après le match retour Cameroun-Tunisie, joué à Yaoundé le 17 novembre courant.

Un nouveau camouflet pour la FTF

Les réserves concernent les deux joueurs camerounais Joel Matip et Eric-Maxim Choupo Moting, qui jouissent en même temps des nationalités allemande et camerounaise, un statut que les lois en vigueur au Cameroun interdisent.

Dans sa lettre explicative, Octavian Bivolaru, le secrétaire adjoint de la commission de discipline de la Fifa, explique ce qui suit: «Après analyse du contenu de votre réclamation soumise à l'encontre de la Fédération camerounaise de football au sujet de deux joueurs qui ne seraient pas, à votre avis, qualifiés pour jouer avec l'équipe représentative A du Cameroun, ainsi que sur la base des informations et des documents en notre possession au sujet des deux joueurs concernés, aucune infraction aux règlements de la Fifa ne semble avoir été commise par la fédération camerounaise».

On l'a sans doute constaté : le ton est laconique et presque condescendant. Les vraies batailles se gagnent sur le terrain, et non dans les coulisses ou sur la base de joutes juridico-administratives.

La FTF osera-t-elle aller en recours?

Suite à la décision de la FIFA de qualifier le Cameroun et de ne pas donner suite aux réserves tunisiennes, la FTF pourrait user d'autres moyens de recours pour défendre son dossier et sa réclamation.

En effet, elle peut s'adresser au comité de recours de la Fifa, et, dans un stade plus avancé, au Tribunal d'arbitrage sportif (TAS).

Cependant, on croit savoir que le Bureau fédéral, déjà très critiqué pour avoir eu recours à des solutions de facilité pour cacher ses échecs, ne va pas contester la décision de la FIFA et un éventuel recours est, pour le moment, à écarter. Le risque d'un nouveau camouflet étant, on l'imagine, assez important. Ce qui transformerait une défaite sportive doublée d'une débâcle juridique en une humiliation morale. Insupportable pour les Tunisiens qui en ont ras-le-bol des petitesses et des mièvrerie d'une direction sportive à la petite semaine : sans plans et sans stratégies.

Reprise des hostilités avec le ministre!

A présent que le suspense – du reste assez ténu, car personne ne se faisait vraiment d'illusion – est terminé à propos de l'éventualité pour les Aigles (déplumés) de Carthage d'aller au Mondial 2014, nous nous attendons à une reprise encore plus âpre des hostilités entre la FTF et le ministère du Sport, ou, tout simplement, entre Wadiî Jari et Tarak Dhiab, deux antagonistes qui n'ont fait que respecter la trêve imposée par les réserves et qui vont vite déterrer la hache de guerre pour régler de vieux comptes personnels.

Une nouvelle campagne de dénigrement est déjà lancée depuis l'annonce du verdict de la FIFA et elle va sûrement s'amplifier pour contraindre l'actuel Bureau fédéral à jeter le tablier. Cependant, le président de la fédération s'est souvent montré tenace dans ce duel face à un ministre qui fait de la démission du B.F. une priorité absolue alors que les véritables maux du sport tunisien sont ailleurs.