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Ça chauffe dans les coulisses de l'équipe nationale de football. Après l'élimination des Aigles de Carthage face au Cameroun, place à présent au jeu des révélations et des rumeurs... Au risque de passer à côté de l'essentiel.

Par Marouen El Mehdi

Juste après le coup de sifflet final du match, perdu par un score sans appel (4-1), on a eu droit à une première comédie, signée le staff administratif de la sélection avec des réserves infondées et même maladroitement formulées puisque la FIFA les a rejetées sans même examiner le contenu qui était loin d'être convaincant.

Hagui et Chikhaoui : les boucs émissaires

De retour à Tunis, on a commencé, comme c'est de coutume, à sélectionner les boucs émissaires avec Karim Hagui en tête de liste comme il l'a souvent été. Ceux qui se sont relayées dans les plateaux de télévision et aux micros des radios sont allés même mettre en cause la compétence de Ruud Krol, le sélectionneur tunisien, après l'avoir tant flatté après le match aller à Rades.

Et comme si ceci ne suffisait pas, des histoires de primes et de menaces de forfait avant le match de Yaoundé ont fait leur apparition. Cette fois-ci, Hagui n'y est pour rien, et c'est Yassine Chikhaoui qui a pris le relais puisqu'on l'accuse d'avoir exigé une forte prime avant la rencontre et même d'avoir menacé de ne pas jouer au cas où la FTF se montrait peu généreuse.

Ceux qui ont fait circuler cette information disent avoir des preuves qui, jusqu'à présent n'ont pas été dévoilées, et Chikhaoui, le principal accusé, a tenu à intervenir sur une radio locale pour nier avec force ces accusations et pour exiger des preuves à ceux qui prétendent les avoir. Il a déclaré avoir discuté avec les responsables de la fédération des primes de qualification juste pour motiver davantage ses coéquipiers sans faire de marchandage.

Une polémique stérile

S'agit-il de simples rumeurs, comme on en entend à chaque dérapage de l'Equipe nationale, ou bien de faits réels qui exigent une enquête sérieuse pour divulguer tout ce qui s'est tramé dans les coulisses de l'équipe? La réponse risque, comme d'habitude, de ne jamais voir le jour...

Pour le reste, et au-delà de l'écran de fumée des polémiques stériles, l'essentiel est ailleurs : l'état de santé du football tunisien, qui n'enfante plus de grands joueurs. Et les moyens de remédier aux lacunes qui nous valent déboires après déboires. N'est-il pas temps de mettre ce problème sur la table, de délimiter les responsabilités (sportives, administratives...), de réfléchir aux solutions à moyen et long termes et, surtout, de mes mettre en oeuvre avec lucidité et courage. Car il est à craindre que l'on revienne très vite à nos anciens réflexes en fermant la parenthèse et en passant à autre chose. L'amnésie est, il est vrai, une bonne échappatoire à qui ne veut pas regarder la réalité en face.