amel karboul tourisme 1 29Amel Karboul, ministre du Tourisme, a prêté serment, mercredi 29 janvier, avec le reste des membres du gouvernement Mehdi Jomaâ, mais elle a tenu, par acquit de conscience, à remette sa démission au chef du gouvernement.

La nouvelle ministre du Tourisme avait été lourdement critiquée, la veille, lors de l’audition du chef du gouvernement et de la présentation de son cabinet, par certains députés qui lui ont reproché d’avoir visité en Israël.

En fait, comme l’a expliqué le chef du gouvernement, Mme Karboul a été chargée de diriger un atelier de formation pour des jeunes palestiniens à Gaza. Elle a débarqué à l’aéroport de Tel-Aviv, en provenance de Frankfort, mais elle n’a pas pu pénétrer dans les territoires palestiniens occupés. La police israélienne l’ayant interrogée pendant plusieurs heures, à propos de sa religion musulmane et de sa nationalité tunisienne, elle a préféré abandonner et rentrer en Allemagne.

Des députés se sont basés sur cet épisode pour émettre des réserves sur le patriotisme de Mme Karboul, en sacrifiant à la démagogie et au populisme panarabe ou antisioniste.

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Amel Karboul souriante malgré l'adversité, lors de l'investiture du gouvernement Jomaâ, mercredi, à Dar Dhiafa, à Carthage.

Ecoeurée par ces attaques, la ministre du Tourisme a pris la précaution de remettre sa démission à Mehdi Jomaâ. Par ce geste, elle engage la responsabilité du chef du gouvernement, qui pourrait décider de la maintenir à son poste ou accepter sa démission et la remplacer.

On peut déjà parier que M. Jomaâ optera pour le premier scénario, d’autant que les attaques de certains députés ont valu à Mme Karboul un fort courant de sympathie dans l’opinion tunisienne, impressionnée par l’excellent parcours professionnel de cette quadra moderne, compétente et patriote. Qui, plus est, a accepté de suspendre ses activités, matériellement plus gratifiantes, et de se mettre au service de son pays pour un court mandat de quelques mois...

I. B.