Avec 1.194.396 entrées enregistrées du 1er janvier au 20 avril, le secteur touristique tunisien a reculé de 3,7% par rapport à la même période de 2012. A qui doit-on cette excellente performance?

 Mais c'est au gouvernement, bien sûr, et au parti Ennahdha qui font de leur mieux pour détruire ce secteur en mettant en place toutes les conditions de l'échec : insécurité, démonstrations de force des extrémistes religieux jusque dans les stations touristiques, détérioration de l'environnement général de l'activité, etc.

Pis : selon les dernières statistiques publiées par l'Office nationale du tourisme tunisien (Ontt), la baisse de 3,7%, qui plus est, par rapport à une très mauvaise année 2012, a touché les principaux marchés touristiques tunisiens, notamment européens et maghrébins.

Comparée à 2010, année de référence, la chute de l'activité touristique a été nettement perceptible (-16,4% à 1.428.647 touristes).

S'agissant des entrées européennes, elles ont régressé, globalement, de 8,6%, à 377.947 touristes. Par rapport à 2010, la baisse est plus marquée (-35,6%).

Sans surprise, le premier marché touristique de la Tunisie, la France, s'est replié de 22,9%, à 137.658 touristes. Le flux touristique français a même chuté de moitié par rapport à 2010 (- 48,5%).

Les entrées touristiques en provenance d'Allemagne ont stagné à 58.824 personnes et celles du marché anglais ont cru de 12,9%, à 64.774 touristes.

Quant au tourisme maghrébin, les statistiques de l'Ontt, montrent une diminution des entrées de 1,4% (778.199 touristes) par rapport à l'année écoulée et de 2,2% par rapport à 2010.

Le nombre de visiteurs libyens a reculé de 3,7%, à 562.529 personnes. Par contre, les entrées des Algériens se sont améliorées de 6,3% (202.102 touristes). Mais ces deux marchés restent très en-deçà de ce qu'ils étaient en 2010.

Les recettes touristiques ont reculé de 3,1%, à 644,7 millions de dinars (MD), par rapport à 2012 et de 4,6%, comparé à 2010 (675,9 MD).

Malgré les informations sur la traque de groupes terroristes retranchés dans les forêts du mont Châmbi, à Kasserine (nord-ouest), le ministre du Tourisme, Jamel Gamra, avait annoncé, jeudi, lors d'un point de presse, «la croissance du taux de réservation au cours des quatre dernières semaines, notamment celles provenant des marchés français et russe». Il a par ailleurs, évoqué les efforts qui seront déployés par son département en vue d'attirer les touristes algériens, libyens et ceux des pays du Golfe.

Avec les affrontements armés avec terroristes retranchés dans les djebels, la ronde des prédicateurs extrémistes venus d'Orient et les démonstrations de force des groupes salafistes dans les stations touristiques du pays, on a de bonnes raisons de tempérer l'optimisme béat du ministre du Tourisme qui ne semble pas vivre avec nous. A moins qu'il ne soit envoûté, lui aussi, par les sorciers d'Ennahdha.

I. B.