Le chômage touche particulièrement les femmes, les jeunes et les régions intérieures (sud, centre et ouest). C'est la conséquence d'un modèle de développement qui développe les inégalités.
Le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Abdelwaheb Maâtar a indiqué que la Stratégie nationale pour l'emploi (2013-2017) vise à réduire de 1,5% par an le taux de chômage afin de le ramener à 10% à l'horizon 2017.
Intervenant, lundi, lors d'une rencontre avec la presse au palais du gouvernement à La Kasbah, M. Maâtar a souligné que, depuis la révolution du 14 janvier 2011 jusqu'à novembre 2011, le nombre des sans emploi a atteint 750.000 contre 579.000 en novembre 2010.
Renforcer les capacités du secteur privé
Le ministre a présenté, à cette occasion, les grandes lignes de la stratégie nationale pour l'emploi qui comporte plusieurs volets à savoir «la situation actuelle de l'emploi», «la vision, les objectifs et les mécanismes d'exécution», «le suivi et l'évaluation», «les différents scénarios» et «les risques».
Concernant les objectifs de cette stratégie, le ministre a indiqué qu'ils se résument en la mise en œuvre de politiques donnant la priorité à l'emploi, le renforcement des capacités du secteur privé à créer des emplois et l'amélioration du marché du travail et de sa gouvernance.
La stratégie comporte plusieurs mesures dont, notamment, une réforme fiscale pour promouvoir l'emploi. Il s'agit, en outre, d'accorder aux entreprises économiques des incitations fiscales en fonction du nombre des recrutements effectués.
M. Maâtar, qui appelle au changement des politiques monétaires et bancaires, met l'accent sur la nécessité de faciliter les procédures d'obtention de crédits économiques, d'augmenter le budget alloué au développement et d'orienter l'investissement public et privé vers les entreprises à fort potentiel d'emploi. Il a suggéré de restructurer le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle pour en faire un département intervenant directement sur le marché de l'emploi et au niveau de la création des mécanismes d'emploi.
Le ministre a, également, proposé la création d'un conseil national de l'emploi.
Les femmes et les régions intérieures sont plus touchées par le chômage
L'actuel modèle de développement n'emploie que 60.000 personnes, sachant que le nombre des nouveaux demandeurs d'emplois atteindra 313.000 durant les cinq prochaines années, a-t-il noté, relevant que les femmes sont les plus touchées par le chômage.
Selon les projections, le taux des femmes sans emploi s'élèvera en 2017 à 67% contre 40,2 actuellement.
M. Maâtar a évoqué, également, la disparité entre les régions dans le domaine de l'emploi, indiquant que le taux de chômage le plus élevé a été enregistré à Tataouine (51%).
En général, les zones situées à l'ouest sont les plus touchées par le chômage, alors qu'à Monastir ce taux est de 6%.
M. Maâtar a parlé, en outre, de la faiblesse de l'investissement public destiné aux régions du nord-ouest, du centre-ouest et du sud du pays qui ne dépasse pas 19% contre 81% alloué aux zones côtières.
Le ministre qualifie de «réussi» le programme urgent adopté par le gouvernement dans la mesure qu'il a permis la création de 60.900 emplois au cours du premier semestre de 2012. Ce mécanisme, a-t-il ajouté, a réduit à 17,6%, le taux de chômage qui se situait aux alentours de 18,3% selon les chiffres de l'Institut national de la statistique (INS). Il a fait savoir que cette stratégie sera remise aux partenaires sociaux et au gouvernement. Elle sera adoptée le 14 janvier 2013.
Une copie sera, également, donnée aux membres du gouvernement, partis politiques, syndicats et société civile.
I. B. (avec Tap).