Le groupe Honeywell s’inquiète pour l’avenir de sa filiale tunisienneLe groupe américain Honeywell étudie «les perspectives d’évolution de sa filiale tunisienne à la lumière des évènements survenus, récemment, dans le pays».

C’est ce qu’a indiqué Dave Cote, président du géant américain des équipements de haute technologie, à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, jeudi, à la Kasbah.

La filiale implantée dans le pays, en avril 2012, est spécialisée dans la fabrication des équipements de protection (lunettes, masques). Elle emploie environ 200 personnes, notamment des ingénieurs.

La stabilité de la Tunisie sur la balance

M. Cote, a précisé que sa visite en Tunisie vise à «examiner des projets d’extension du groupe», ajoutant que les derniers évènements (l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, le 14 septembre, par des groupes salafistes djihadistes) «ont semé le doute chez les entreprises américaines concernant la stabilité de la Tunisie. Toute décision d’investissement dans une telle situation doit être bien étudiée afin de bien mesurer le risque».

Pour M. Cote, «le capital étant frileux, deux possibilités s’offrent à lui dans ce genre de situation : abandonner l’investissement et quitter définitivement le pays ou bien demander un retour sur investissement plus élevé».

Le responsable américain a souligné à ce propos «l’importance qu’accorde son groupe à la stabilité mais aussi à la confiance qu’a le citoyen dans les institutions de son pays».

Les avertissements de M. Cote seront-ils écoutés?

Si la Tunisie veut drainer les investissements directs étrangers (Ide) dans ce contexte, elle doit «augmenter les avantages offerts à ce type d’investissement», a préconisé l’Américain, avec une franchise qui a dû donner à réfléchir ses hôtes, d’autant que ces derniers ne cessent de faire appel aux investisseurs étrangers sans pour autant faire le nécessaire pour, au moins, stabiliser le pays et créer les conditions minimales de la confiance.

Les avertissements de M. Cote devraient être entendus. Ils peuvent être résumés ainsi : si l’implantation de Honeywell en Tunisie va générer des surcoûts dus la situation générale dans le pays, les autorités tunisiennes devraient les payer.

Fondée en 1885, Honeywell, à l’origine active dans le domaine de la régulation de chauffage, a diversifié ses activités à l’aérospatiale, l’industrie automobile, les raffineries et la fabrication des équipements de protection et de sécurité.

Ce groupe, qui emploie 130.000 personnes dans le monde, a un chiffre d’affaires de 36,5 milliards dollars (57 milliards de dinars).

I. B. (avec Tap)