Adnene Khedher, Pdg de l’Etablissement de la télévision tunisienne a le rang et les privilèges d’un secrétaire d’Etat. Ainsi en a décidé le gouvernement Hamadi Jebali.


Ces détails sont précisés dans le décret-loi n° 111 de l’année 2012 en date du 30 mars 2012 relatif à l’attribution du rang et des privilèges de secrétaire d’Etat au nouveau patron de la télévision nationale.

Que dire à propos de cette décision sinon que les prédécesseurs au poste de M. Khedher parmi les plus zélés serviteurs de Zine El Abidine et Leïla Ben Ali n’ont pas eu droit à un tel traitement de faveur ?

Que dire aussi sinon qu’au rythme où sont décernées les fonctions (on ne compte plus le nombre de ministres et de secrétaires d’Etat) et les privilèges aux hauts fonctionnaires de l’Etat, une bonne partie du budget de l’Etat sera dépensée pour récompenser les parents, les proches, les amis et les obligés du nouveau régime, alors que 800.000 chômeurs attendent encore un emploi et que les membres du gouvernement ne trouvent pas d’argent pour soigner les blessés de la révolution auxquels ils doivent tous leurs postes et leurs privilèges actuels ?

Ceux qui, depuis quelques temps, reprochent à la télévision nationale, et notamment à la Wataniya 1, d’être devenue l’organe officieux d’Ennahdha, trouveront dans ces largesses bien ordonnées du gouvernement à l’égard de M. Khedher la confirmation d’un gentleman agreement entre les deux parties.

Le système Abdelwaheb Abdallah est-il en train d’être mis en place par les nouveaux maîtres du pays ? Ce système, on le sait, commence par une sélection des médias et des journalistes au prorata de leur allégeance au régime. On n'en est pas loin...

I. B.