Le prédicateur égyptien, accueilli avec pompes en février en Tunisie par des salafistes, et qui, à travers ses discours de haine, a semé la discorde dans le pays, est poursuivi par la justice égyptienne.
Quelques jours après la disparition d’un patriarche du christianisme en Egypte, le Pape Chénouda III (mort le 17 mars à l’âge de 88 ans et enterré 3 jours après), le prédicateur Wajdi Ghanim, au lieu de présenter ses condoléances à la communauté orthodoxe de son pays, s’est précipité pour afficher sa joie pour la disparition du saint homme. Ses propos, pour le moins déplacés, circulent sur une bande vidéo sur les réseaux sociaux.
Le prédicateur de la discorde sera-t-il jugé ?
Ce qui a provoqué l’indignation des chrétiens en général et égyptiens en particulier qui, avec la montée des islamistes radicaux, sont devenus fragilisés. Ils demandent que justice soit faite.
Selon le quotidien londonien ‘‘Al Qods Al-Arabi’’, une dizaine d’avocats coptes orthodoxes ont porté plainte contre Wajdi Ghanim qui s’en est pris à cœur joie à un mort, qui plus est à un symbole de paix, d’amour et de tolérance. Et pas seulement en Egypte. Ils reprochent au prédicateur de continuer à traiter feu Chénouda III de mécréant et d’hérétique, même après sa mort. Et d’appeler ainsi à la division du peuple égyptien entre musulmans et chrétiens.
Dimanche, Hichem Bedoui, avocat au ministère public égyptien a décidé de convoquer le prédicateur de plus en plus honni, pour l’entendre à propos de ses déclarations.
Selon Nejib Gabriel, conseiller juridique de l’Eglise orthodoxe (et président du Centre des droits de l’Homme en Egypte), le prédicateur doit être puni rien que parce qu’il est en train d’inciter les gens à la haine et à la discorde. Et le fait de lancer des propos racistes contre Chénouda III, un symbole pour des millions de chrétiens doit lui valoir de comparaître devant la justice.
Wajdi Ghanim est déjà interdit d’entrer dans plusieurs pays pour ses propos jugés extrémistes.
La Tunisie déroule le tapis rouge au prédicateur extrémiste
En Tunisie, lors de sa tournée en début février, le prédicateur a réussi à semer la désordre et la haine en incitant le peuple à la fitna (discorde), entre croyants et mécréants, islamistes et laïcs, etc. Plusieurs manifestations ont d’ailleurs été organisées pour protester contre sa présence en Tunisie.
N’empêche que Wajdi Ghanim a été royalement accueilli pendant une semaine, logé, blanchi dans l’un des plus luxueux hôtels de la banlieue nord de Tunis, aux frais de quelques associations nées au lendemain de la révolution. Accueilli aussi par quelques uns de nos cheikhs, notamment Abdelfattah Mourou, ainsi que des cadres d’Ennahdha, parti au pouvoir, dont Habib Ellouze, élu de ce parti à l’Assemblée constituante. Ce dernier, qui ne cache pas ses idées extrémistes, est un véritable fan de l’Egyptien. Il le suivait comme son ombre pendant son séjour en Tunisie.
Z. A.