Peu avant son retour, dimanche dernier, à son Egypte natale, le prédicateur Wajdi Ghanim a insulté les hommes de Tunisie, dont certains, ses adversaires, manquent de virilité.

 


Selon lui, il y a des hommes mâles et... des hommes. Des hommes tout naturellement viriles et qui sont de vrais mâles et d’autres qui manquent de virilité et qu’on ne peut considérer comme des mâles. Et ce n’est pas tout.

Selon encore le prédicateur, qui a passé un séjour d’une semaine dans un hôtel luxueux de Gammarth (banlieue nord de Tunis) aux frais des… princes, logé, nourri et blanchi par des associations tunisiennes, «la Tunisie est un vrai pays musulman.

Mais le pays grouille de criminels qui ne laissent pas l’islam s’y épanouir». Et d’ajouter : «Les musulmans tunisiens sont de l’or. Mais cet or a été enveloppé par une couche de poussière voire une couche de boue faite par des criminels – et à leur tête Zine El Halikin (par allusion à l’ancien président Zine El Abidine) –.  Il était temps pour que les hommes, les vrais, se mettent au boulot pour dépoussiérer ce métal en or. Et avec le temps, vous allez voir cet or qui brille de la Tunisie».

«La Tunisie s’est débarrassée de la tête de la vipère, mais le reste de son corps est toujours là et il est en train d’affecter l’islam. Mais il viendra un temps où la Tunisie va éblouir tout le monde par la qualité de son islam», lance également Ghanim à l’adresse de ses hôtes, aux anges. Et d’ajouter : «Je remercie tous ceux qui m’ont accueilli (et ils sont une majorité dans le pays) et tant pis pour ceux qui ont fait contre moi une propagande et ils sont une minorité». Applaudissements et Allah Akbar dans la salle !

Wajdi Ghanim était en Tunisie du 11 au 19 février où il a fait une tournée dans des mosquées et des espaces publics prononçant des discours contre la démocratie (selon lui, celle-ci est importée et n’a pas sa place en Tunisie qui doit adopter la chariâ dans son destour) et appelant à la haine ainsi qu’à la «fitna» (discorde) et divisant les Tunisiens entre croyants et mécréants. Le 14 février, une plainte a été portée contre les associations qui l’ont invité. Selon l’avocate Bochra Belhaj H’mida (auditionnée lundi 20 février à cet effet par un juge de première instance de Tunis), la loi interdit formellement l’utilisation des mosquées à des fins politiques.

Z. A.