Blues dans le corps des agents de la sécurité, dont le syndicat annonce un sit-in ouvert à La Kasbah, à partir de ce vendredi, mais qui ne se traduira pas par une absence de la police sur la voie publique.


En Tunisie, le crime, s’est développé, mais les méthodes du policier sont restées traditionnelles. Les conditions de travail du policier s’aggravent de jour en jour : pas de protection, atteintes aux postes de polices, agressions physiques, des agents des forces de l’ordre blessés, des morts lors de l’accomplissement de leur mission, un état d’insécurité alarmant qui règne.

Lors d’une conférence de presse, tenue mardi par le Syndicat national des forces de sécurité, Chokri Hamada, porte-parole du syndicat dénonce les atteintes physiques et l’état d’insécurité dans lequel vivent les agents de la sécurité et de l’ordre. Il affirme que le sit-in n’entrainera pas une grève générale et ne videra pas les rues tunisiennes. Les agents travailleront normalement…

«Nous exigeons la modification de l’article de la loi n° 4 et plus de sécurité pour pouvoir accomplir notre travail et protéger les citoyens», explique Chokri Hamada.

La loi n° 4 ne doit pas s’appliquer après la Révolution, car elle n’incite qu’à la violence et ne satisfait que les gouvernements dictateurs. Changer l’article de loi doit être le premier pas à faire, pour pouvoir vivre dans un pays démocratique. Car, cet article ne servira que les intérêts d’un seul parti.

«Le gouvernement actuel est légal. Il a le pouvoir de prendre les décisions qu’il faut. Mais, comme il reste silencieux et ne prend aucune disposition pour protéger le policier, nous sommes obligés d'avoir recours au sit-in», soutient le bureau du syndicat.

«Les forces de l’ordre ont fait plusieurs sacrifices pour réussir la période transitoire. Leur présence est une nécessité dans tous les domaines, surtout l’économie du pays et le tourisme», insiste M. Hamada. Il appelle tous les partis politiques, les représentants de la société civile, et les associations à prendre position et défendre les forces de sécurité contre toute agression et violence dont elles font l’objet au quotidien. «Nous voulons des forces de l’ordre républicaines. Nous sommes présents pour défendre les intérêts du peuple et rien d’autre que la sécurité des Tunisiens», insiste M. Hamada. «Il faut prendre des décisions sinon, on risque de faire dévier notre Révolution», ajoute-t-il.

Les journalistes étaient peu nombreux à la conférence de presse de mardi, ce qui n’a pas peu inquiété le conférencier. On peut y voir en effet le signe d’un manque de solidarité des journalistes qui, eux aussi, sont l’objet d’agression et exigent davantage de protection.

Souhir Lahiani


Blues dans le corps des agents de la sécurité, dont le syndicat annonce un sit-in ouvert à La Kasbah, à partir de ce vendredi, mais qui ne se traduira pas par une absence de la police sur la voie publique.