Les forces de l’ordre ont fait évacuer, jeudi fin de journée, et sans violence, les Salafistes qui observaient un sit-in à la Faculté des lettres de la Manouba depuis le 28 novembre.
Enfin, les étudiants vont reprendre le chemin de leur fac et passer leurs examens comme tous leurs camarades dans les autres universités du pays.
Enfin, les enseignants vont reprendre leur droit d’enseigner dans une ambiance sereine, moins lourde et moins énervante qu’elle l’était depuis le début du sit-in, et qui a contraint le doyen à suspendre les cours.
Enfin les Salafistes ont compris qu’il n’est pas question de continuer d’imposer leur volonté aux étudiants, aux parents de ces derniers, à leurs professeurs et aux forces de l’ordre.
Enfin, celles-ci se sont décidées à se rendre sur place pour remettre de l’ordre dans l’enceinte de l’établissement universitaire. Déjà, mercredi, Ali Laârayed, nouveau ministre de l’Intérieur, avait adressé un message de fermeté à tous ceux qui nuisent à la liberté d’autrui les menaçant de représailles.
Les sit-ineurs de la Manouba semblent avoir reçu le message et ont fini par abdiquer, jeudi en fin de journée, même s’ils ont traîné un peu les pieds et fait durer la négociation avec les représentants des organisations de défense des droits de l’homme et les forces de l’ordre dépêchés sur place.
Les Salafistes n’ont pas, à vrai dire, tout à fait abdiqué, puisqu’ils ont fait un compromis avec le ministère de l’Enseignement supérieur leur permettant de poursuivre leur sit-in loin du hall de l’administration et de l’entrée de la faculté.
Les Salafistes, qui veulent imposer leurs lois de port du niqab en classe, n’ont donc pas totalement cédé et pensent toujours que leur cause est juste. Ils ont seulement compris que leur action devenait impopulaire et de plus en plus difficile à comprendre même par un gouvernement à majorité islamiste.
«Nous avons été jusque-là patients. Ils sont tous nos enfants, peu importe leur sensibilité de droite ou de gauche. Ils ont compris et ils sont partis sans aucun heurt», a dit Hichem El Meddeb à la chaîne Al Watanya1.
On aurait bien aimé que cette décision ait été prise, dès le commencement du sit-in, il y a un peu plus d’un mois, par le gouvernement du Premier ministre Béji Caïd Essebssi, mais celui-ci a laissé la situation pourrir. Inexplicablement.
Les cours vont donc reprendre, sauf nouvelle surprise, vendredi matin.
Zohra Abid