Les agents de la police, de la garde nationale et des prisons se sont donné rendez-vous aujourd’hui, devant le ministère de l’Intérieur. Ils manifestent contre la marginalisation de leur secteur.
Le nouveau ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh a dû sortir de son bureau pour rencontrer les protestataires au pied de la bâtisse de son ministère, dont l’entrée est bloquée par des agents brandissant des slogans contre la marginalisation du secteur. Une première dans l’histoire de cette bâtisse grise de l’Avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, antre inviolable de la flicaille nationale.
Les protestataires ont rappelé que les agents du ministère sont les seuls à protéger les citoyens et le pays de tout danger et qu’ils sont souvent pris pour cible des critiques.
Le procès verbal d’une réunion, le 1 janvier 2012, entre des représentants de l’Armée, du ministère de l’Intérieur, ainsi que des membres du Syndicat de la police, contient une suite de réclamations avec un rappel des risques que courent les agents pendant leur travail. Ils demandent la reconsidération du métier et une couverture juridique le plus tôt possible.
Les agents ont rappelé les incidents survenus pendant toute une année dans toutes les régions et qui ont fait des victimes dans leurs rangs, notamment ceux sur nos frontières avec la Libye le week-end dernier.
Ils ont soulevé le cas de leurs collègues Oualid Othmani kidnappé et blessé par balle, samedi, par des Libyens armés, avant qu’il ne soit sauvé par d’autres Libyens et ramené dimanche au pays pour y être opéré et soigné.
Cet incident n’est pas, selon les manifestants, le premier du genre et ne sera pas le dernier, non plus. Il s’agit de la goutte qui a fait déborder le vase.
Selon Mokhtar Othmani, père du chef de poste des gardes frontières blessé, qui parlait dimanche soir au journal de 20 heures sur la chaîne de télévision AlWatanya 1, personne ne s’est inquiété du sort de sa famille. Seuls les membres du syndicat de la police sont restés en contact le temps qu’il faut et ont tout fait pour faire rapatrier Oualid Othmani et soutenir les parents, a dit le père.
Z. A.