Dans son discours de vendredi, à l’occasion de son investiture, le président de la république a rappelé le travail qui attend les Tunisiens pour instaurer des institutions démocratiques. Mission difficile, mais pas impossible.


Ces institutions démocratiques, solides et permanentes, ne parviendront pas, selon Moncef Marzouki, à accomplir leur mission sans l’instauration d’une nouvelle mentalité basée sur la citoyenneté et l’élection des dirigeants démocrates et non des despotes.

«Guerre sainte contre la pauvreté et le chômage

Le chef de l’Etat a notamment indiqué que les valeurs morales étaient la chose qui manquait le plus au pays durant deux décennies, ajoutant que la construction d’un édifice durable commande de réhabiliter les valeurs morales. Il faut veiller à ce que la république garantisse l’alternance pacifique au pouvoir et la suprématie de la loi, a-t-il affirmé.

A cette même occasion, M. Marzouki a annoncé sa première décision en qualité de président de la république, à savoir la restitution aux domaines de l’Etat des palais présidentiels de Hammamet, Mornag, Korbous et Ain Draham, à l’exception du palais de Carthage, et leur vente aux enchères publiques.

Les revenus de cette vente, a-t-il précisé, seront alloués au Fonds de l’Emploi, ajoutant que la règle dans la gestion du palais de Carthage sera un maximum d’austérité afin que la présidence de la république contribue à ce qu’il a appelé «la guerre sainte contre la pauvreté et le chômage».

Reprendre confiance et espoir

Les institutions légitimes de l’Etat, a-t-il indiqué, s’emploieront, à partir de la semaine prochaine, à traiter les questions sociales et économiques délicates, ajoutant que «les sacrifices de nos enfants n’auront pas été consentis en vain et que la Tunisie va réussir», a-t-il rassuré. Des familles de martyrs et des blessés de la révolution faisaient partie des invités à cette cérémonie officielle.

Ainsi M. Marzouki a appelé les Tunisiens à reprendre confiance et espoir et à «conjuguer les efforts des volontés sincères afin de faire sortir le pays de sa situation délicate actuelle».

Le chef d’Etat s'est dit convaincu que la Tunisie va parvenir à édifier la démocratie et la république, à construire un Etat civil moderne et une société pluraliste et à réhabiliter les valeurs et la culture afin que la Tunisie soit un pays du savoir et de production et non un pays de slogans creux.

La cérémonie officielle d’investiture s’est déroulée en présence notamment de l’ex-président de la république par intérim, Foued Mebazâa, le président de l’Assemblée Constituante, Mustapha Ben Jaâfar et le chef du gouvernement Hamadi Jebali.

I. B. (avec Tap).