Dans une «Lettre aux Républicains», dont une copie est parvenue à Kapitalis, Abdelaziz Belkhodja annonce sa démission de la présidence du Parti Républicain qu’il avait cofondé il y a quelques mois.
L’écrivain et éditeur, tête de liste du Pôle démocratique moderniste (Pdm) à Bizerte, a récolté un peu plus de 5.000 voix aux élections du 23 octobre. Trop peu pour postuler à un siège à la Constituante.
Dans sa lettre, M. Belkhodja parle d’«échec» et reproche au Pdm de n'avoir pas «su cerner de façon pertinente les attentes du peuple». «L'exercice de la démocratie nécessite – au-delà des égos et des efforts individuels – une lecture exigeante et critique des résultats du scrutin», écrit-il. Il tire aussi la leçon et prend la décision qui s’impose, en démissionnant du Parti Républicain. Et ce, précise-t-il, «pour donner aux forces vives de ce parti la possibilité de définir au plus vite une nouvelle politique plus apte à lui assurer le succès».
M. Belkhodja, dont nous reproduisons ci-dessous la lettre de démission, affirme cependant qu’il demeurera au service de son parti. Une démission qui a valeur de come-back ? Elle en a tout l’air.
Il va sans dire que toute ressemblance avec des faits ou des personnages connus n’est que pure coïncidence.
I. B.
Lettre aux Républicains
Après avoir passé neuf mois en tant que président du Parti Républicain, après avoir tenté, avec vous, de créer un mouvement qui puisse rassembler les forces vives de notre pays autour d’un projet issu des valeurs portées par la Révolution et qui puisse nous faire accéder à un niveau supérieur de civilisation, après avoir tenté d'unir les forces démocratiques autour d’une coalition et après m’être présenté en tant que tête de liste du Pôle démocratique moderniste (Pdm) au gouvernorat de Bizerte pour l’Assemblée Constituante, il m’appartient aujourd’hui de tirer les leçons de ce scrutin et de prendre la décision qui en découle.
- Considérant mon échec lors de l’élection à l’Assemblée nationale constituante malgré le score honorable de ma liste à Bizerte avec plus 5.000 voix ;
- Considérant que, malgré nos efforts continus, le Pôle n’a pas su cerner de façon pertinente les attentes du peuple ;
- Considérant que le temps presse pour préparer les futures échéances électorales ;
- Considérant que l'exercice de la démocratie nécessite - au-delà des égos et des efforts individuels – une lecture exigeante et critique des résultats du scrutin,
J’ai, en mon âme et conscience, décidé de présenter ma démission en tant que président du Parti Républicain, et ce pour donner aux forces vives de ce parti la possibilité de définir au plus vite une nouvelle politique plus apte à lui assurer le succès.
Je serai toujours au service de ce parti en pensant à tous ces moments où, ensemble et portés par notre seule foi en notre pays, nous nous sommes battus, avec nos qualités et nos défauts, de toutes nos forces pour tenter de relever les défis.
Je voudrais remercier de tout mon cœur tous ceux qui ont cru en notre projet, tout ceux qui ont voté pour ma liste et qui s'y sont investis. Je voudrais également m'excuser de ne pas avoir été à la hauteur de leurs aspirations.
Vive la Tunisie libre, digne et républicaine.
Abdelaziz Belkhodja, novembre 2011