Il a eu beau insister auprès d’Ennahdha pour que son parti ait les ministères de l’Intérieur et de la Justice. Hamadi Jebali et ses camarades ont été sensibles au rejet du chef du Cpr au sein de ces deux départements.
Moncef Marzouki, président du Congrès pour la république (Cpr, 29 sièges sur les 217 de l’Assemblée constituante), seconde force politique du pays, a longtemps insisté, lors des concertations avec le parti Ennahdha (89 sièges) et le Forum démocratique pour les libertés et le travail (Fdtl, 20 sièges), pour que son parti obtienne les deux ministères de l’Intérieur et de la Justice, les deux départements qui ont le plus besoin d’un coup de balai. «On ne peut envisager une transition démocratique réussie sans une véritable réforme des deux corps de la sécurité et de la justice», répétait-il à l’envi. Il avait même proposé les noms de Me Mohamed Abbou et Raouf Ayadi, deux membres du bureau politique du Cpr, pour l’un ou l’autre ministère.
Les deux départements, notamment celui de l’Intérieur, qui ont eu vent du contenu de ces concertations, n’ont pas manqué d’exprimer leur rejet catégorique. Il n’était pas question que M. Marzouki et ses compagnons viennent fourrer leur nez dans les affaires de la police et de la justice. Les dirigeants d’Ennahdha, qui cherchent à éviter les affrontements, n’ont pas été insensibles à ces réactions. Finalement, aux dernières nouvelles, ces ministères seront tenus par des Nahdhaouis. Le Cpr a eu beau revenir à la charge pour demander d’y être représenté par deux secrétaires d’Etat, il n’a pas pu convaincre ses alliés, restés intraitables sur cette question.
«On ne sait pas jusqu’où Ennahdha peut aller dans ses concessions aux uns et aux autres et, surtout, aux groupes de pression issus de l’ancien régime», déclare à Kapitalis un membre du Cpr sous le couvert de l’anonymat.
Z. A.