Selon la direction d’Afek Tounes, les récentes démissions seraient des «manœuvres déstabilisantes» de certains qui n’acceptent pas facilement la démocratie «lorsqu’ils sont minoritaires».


Dans un communiqué publié au lendemain de l’annonce de la démission de 16 membres, dont plusieurs de ses cadres dirigeants, notamment Mustapha Mezghani, membre fondateur et secrétaire général du parti, Emna Menif, ex-porte-parole et l’une de ses ténors et Riadh Zaoui, membre fondateur, le parti Afek Tounes a mis en avant ses «10.000 adhérents» qui l’ont rejoint depuis sa création il y a quelques mois, et dont «le flux croît rapidement depuis les élections», ainsi que les «70.000 Tunisiens» qui lui «ont fait confiance» en votant pour ses candidats, lui permettant «d’être présents au sein de l’Assemblée nationale constituante avec 4 représentants».

En réponse aux accusations de gestion autoritaire et personnel des affaires d’Afek Tounes, le communiqué explique le mode de fonctionnement du parti en ces termes: «En attendant son congrès fondateur, Afek Tounes a mis en place des structures pour gérer cette phase de création du parti avec un Comité central désigné et intégrant progressivement toutes les régions qui se sont développées, un Comité directeur et un Directeur opérationnel tous deux élus par le Comité central. Ces instances fonctionnent démocratiquement dans le cadre d’un règlement intérieur précis.»

Pourquoi donc de hauts cadres du parti ont-ils préféré jeter l’éponge à quelques semaines dudit congrès? N’auraient-ils pas pu attendre le congrès pour essayer de corriger les carences constatées en matière de gouvernance ou ont-ils désespéré de la possibilité de le faire ?

La direction, représentée par Yacine Ibrahim, critique, dans son communiqué, la position des démissionnaires qui «malheureusement, n’acceptent pas facilement la démocratie (…) lorsqu’ils sont minoritaires.» Aux «débats internes», ils ont préféré manifester leur mécontentement «par des démissions et des attaques du parti dans la presse et les médias», qui plus est, «dans un moment où nous devons nous concentrer sur des questions postélectorales très importantes pour le pays et le parti.»

Tout en déplorant ces méthodes, assimilées à des «manœuvres déstabilisantes», la direction d’Afek Tounes a tenu à rassurer tous ses adhérents et sympathisants que le parti «demeurera attaché à son objectif principal : servir notre pays et notre société».

Lire aussi :

Tunisie. Crise ouverte à Afek Tounes, 16 démissions en deux jours

Tunisie. Emna Menif quitte Afek Tounes pour aller où?