La dernière mesure prise par les autorités libyennes d’interdire aux clubs sportifs libyens de jouer contre des clubs algériens et égyptiens laisse perplexe. Son timing, autant que ses motivations posent des questions. La décision a sans doute un lien avec les incidents qui ont marqué le match entre l’Algérie et l’Egypte lors de la phase qualificative pour le Mondial 2010. Mais pourquoi maintenant, pourquoi si tardivement, alors que la saison sportive est presque terminée?

 

Il n’y a pas eu d’incidents, à ce que l’on sache, lors des matchs opposants des équipes libyennes à d’autres issues de ces deux pays. De même, les relations politiques entre Tripoli d’un côté, et Le Caire et Alger de l’autre sont au beau fixe. Du moins, apparemment. On remarquera aussi que la décision n’a pas été prise au niveau d’une instance sportive, mais au plus haut niveau politique. Il s’agit d’une lettre du Premier ministre datée du 25 mai et adressée aux présidents de la Fédération libyenne de football et du Comité olympique libyen.
«Il est strictement interdit de jouer n’importe quelle rencontre dans n’importe quel sport avec toute équipe égyptienne ou algérienne», lit-on notamment dans cette lettre publiée hier par les médias libyens. Pis: le Premier ministère libyen exige que les équipes libyennes de football demandent l’autorisation du gouvernement avant de jouer contre une équipe arabe et de «prendre au préalable les dispositions qui garantissent une ambiance d’esprit sportif». L’«embargo» sportif libyen ne concerne donc pas seulement les équipes d’Egypte et d’Algérie. Prise unilatéralement, elle traduit, si besoin est, le manque de confiance qui règne aujourd’hui entre les pays arabes et, surtout, le manque de concertation entre eux. Même dans le domaine sportif. C’est affligeant…

I.B.