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La cérémonie de prise de fonction de M. Caïd Essebsi était sobre, presque froide, comme cette journée hivernale, mais réchauffée par les propos rassembleurs du 1er président de la 2e république.

Beji Caïd Essebsi a prêté serment, ce mercredi 31 décembre 2014, lors d’une session plénière extraordinaire de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Conformément à l’article 76 de la constitution, le 1er président de la 2e république a prêté serment à la Coupole du Bardo en présence de plusieurs personnalités, notamment l’ancien président provisoire Fouad Mebazaâ, les anciens chefs de gouvernement après la révolution, le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaâ et toute son équipe, l’ex-chef d’état major interarmes général à la retraite Rachid Ammar, les représentants des partis représentés à l’Assemblée, notamment le chef du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi, les dirigeants des organisations nationales, les représentants des instances constitutionnelles, notamment le président de l’Instance des élections (Isie) Chafik Sarsar, ainsi que plusieurs ambassadeurs et représentants des missions diplomatiques en Tunisie, et des personnalités nationales (Ahmed Mestiri, Ahmed Ben Salah, Mansour Moalla...).

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M. Caïd Essebsi prête serment et prononce une allocution.

Après avoir posé la main sur le saint-Coran, M. Caid Essebsi a prêté le serment suivant: «Je jure par Dieu Tout-puissant de préserver l'indépendance de la Tunisie et son intégrité territoriale, de respecter sa Constitution et sa législation, de veiller sur ses intérêts et de lui être loyal».

Il a ensuite prononcé un discours dans lequel il a promis de veiller à la garantie de l'unité du pays et à s'acquitter au mieux de ses fonctions conformément à la Constitution, soulignant la nécessité de réaliser la réconciliation nationale et le consensus entre les partis politiques, les composantes de la société civile et les partenaires sociaux.

M. Caïd Essebsi s'est engagé également à respecter les délais constitutionnels pour la mise en place des institutions constitutionnelles et la réalisation des objectifs de la révolution, ainsi que la protection des droits humains, la sauvegarde du prestige de l'Etat et la consolidation des efforts de lutte contre le terrorisme.

Le nouveau président a félicité le président sortant Moncef Marzouki et les Tunisiens qui ont voté pour lui, affirmant son respect à leur choix.

«Avec l'élection d'un président de la République, nous ouvrons la voie de l'espoir en mettant un terme au doute et à la crainte et en balisant la voie à une vie politique plurielle», a-t-il dit.

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M. Caïd Essebsi a souligné la nécessité de réaliser la réconciliation nationale.

Le nouveau président de la République a également rendu hommage à la femme tunisienne pour «son sens patriotique aigu» ainsi qu'aux martyrs de la Tunisie de Farhat Hachad jusqu'aux martyrs des institutions militaire et sécuritaire dans leur combat contre le terrorisme ces dernières années, en passant par Lotfi Nagdh, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.

M. Caid Essebsi a, en conclusion, souligné la disposition d'instaurer une diplomatie active fondée sur des positions modérées sans aucune ingérence dans les affaires intérieures des pays et le respect de la loi internationale.

Pour sa part, le président de l'ARP, Mohamed Ennaceur a adressé ses remerciements au peuple tunisien, rendant hommage aux institutions militaire et sécuritaire pour avoir réuni les meilleures conditions au parachèvement du processus démocratique et à la réussite des élections. Il a également rendu hommage aux martyrs qui se sont sacrifiés pour la patrie.

M. Ennaceur a mis l'accent sur la responsabilité qui incombe au nouveau président dans la garantie de l'unité de l'Etat et de sa pérennité, appelant les Tunisiens à l'unité, à l'entraide, à la solidarité et au travail afin de relever les défis sur les plans sécuritaire, économique et culturel.

La séance extraordinaire, qui a débuté par la récitation de versets du Coran, a été clôturée à 10H45 par l'hymne national.

Le cortège présidentiel s’est dirigé ensuite vers le palais de Carthage. Où la passation du pouvoir entre le président sortant Moncef Marzouki et le nouveau président Caïd Essebsi s’est déroulée en une dizaine de minutes et, surtout, sans anicroches, comme le craignaient certains.

M. Marzouki, en burnous, a salué son successeur sur le perron du Palais de Carthage.

Les deux hommes ont eu une réunion en tête à tête qui a duré quelques minutes, au cours desquelles a eu la passation des pouvoirs et M. Marzouki a présenté les membres de son cabinet présidentiel avec lesquels il a travaillé pendant les trois dernières années.

Béji Caid Essebsi s'est, par la suite, rendu à la grande salle du Palais de Carthage où il a salué le drapeau tunisien au son de l'hymne national, avant de passer en revue un détachement des trois armes qui lui rendait les honneurs. Une salve de 21 coups de canon ont été tirés à cette occasion.

M. Marzouki a quitté ensuite le Palais de Carthage.

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Passation des pouvoirs entre MM Marzouki et Caïd Essebsi.

M. Caïd Essebsi était accompagné de quelques uns de ses proches collaborateurs: Ridha Belhaj, Mohsen Marzouk, Rafaa Ben Achour, Moez Sinaoui et Salma Elloumi. 

Il devra recevoir le chef du gouvernement Mehdi Jomaa, puis les dirigeants de Nidaa Tounes pour leur présenter sa démission. 

Z. A.

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