Victoire-Caid-Essebsi-Banniere

Une ancienne responsable du département d'Etat somme le gouvernement américain de ne pas rater l'occasion de soutenir plus concrètement la success story tunisienne.

 

Dans une correspondance à la direction du ''New York Times'' ('NYT'), Christine Sarkes Sasseville, ancienne diplomate et désormais spécialiste des affaires nord-africaines, réagit à un article annonçant, la semaine dernière, la victoire de Béji Caïd Essebsi au 2e tour de la présidentielle. Elle n'y va pas par quatre chemins et rejoint dans son analyse celle présentée, le 22 décembre 2014, par l'équipe éditoriale du quotidien new-yorkais – sous le titre «Un ancien ministre remporte le 2e tour de la présidentielle tunisienne» ("Ex-Cabinet Minister Wins Tunisian Presidential Runoff").

Voici le contenu de cette lettre de Christine Sarkes Sasseville à laquelle le quotidien new-yorkais a donné le titre «Plus d'aide à la Tunisie, une success story du Moyen Orient» («More Help for Tunisia, a Middle-East Success Story»):

«Béji Caïd Essebsi, vétéran politique (88 ans) et membre de l'ancienne garde tunisienne, a officiellement remporté la présidentielle de son pays, dans un scrutin qui n'a pas été entaché de violence mais qui a surtout été marqué par son caractère libre et transparent. Indépendamment des liens que M. Caïd Essebsi peut avoir avec les anciens régimes du pays, cette transition pacifique du pouvoir en Tunisie est, à n'en pas douter, un triomphe pour la ''Révolution du jasmin'', terre où naquit en 2011 le Printemps arabe.

Cette victoire demeurera toujours fragile si les défis politiques et économiques colossaux auxquels la Tunisie fait face ne sont pas très vite traités. Il est vrai que l'administration Obama a fourni des efforts louables en soutenant la transition démocratique tunisienne et en transformant l'aide américaine militaire en une assistance capable d'accroître les opportunités économiques pour la jeunesse tunisienne – cette frange d'âge des moins de 24 ans qui représente 40% de la population.

En 2015, le Congrès des Etats Unis et l'administration devra faire plus pour renforcer les chances de succès de cette véritable et rare success story moyen-orientale.

Un accord de libre échange, le fonds du Millenium Challenge et autres aides américaines ont été trop longtemps retardés par les rouages bureaucratiques et certaines considérations politiques, au lendemain de l'attaque terroriste de Benghazi. A présent, souhaitons que les Etats Unis ne laissent pas passer cette chance d'aider ces composantes démocrates de la société tunisienne qui font front à l'extrémisme».

Texte traduit de l'anglais par Marwan Chahla

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