Moncef Marzouki a prononcé, ce soir, un discours de rupture où il a appelé ses partisans à la révolte. Nous prépare-t-il un remake de l’épopée de Gbagbo?
Le président sortant, qui a perdu le 2e tour de la présidentielle face au président de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, s’est adressé, mardi 23 décembre 2014, à ses partisans, à partir de son QG à l’Ariana, pour leur annoncer la création d’un nouveau parti, le Mouvement du peuple des citoyens, et les appeler à barrer la route devant le retour de la dictature (sic!). M. Marzouki a appelé aussi ses partisans à poursuivre la révolution, à rester unis et à continuer à manifester pacifiquement pour empêcher les dictateurs et les extrémistes (sic !) de revenir au pouvoir avec l’aide de l’argent sale et des médias impartiaux. «S’il s’avère qu’il y a eu falsification des résultats des élections, je mettrais l’Instance des élections (Isie) devant ses responsabilités et prendrais les décisions qui s’imposeraient», a-t-il menacé, en laissant entendre qu’il pourrait revenir sur son acceptation des résultats du 2e tour de la présidentielle. Pour ses partisans, qui reprenaient des slogans hostiles à Béji Caïd Essebsi et à Nidaa Tounes, les vainqueurs respectifs des législatives et de la présidentielle, la direction est déjà claire : après avoir félicité, la veille, son adversaire pour sa victoire et appelé ses partisans au calme, M. Marzouki s’apprête à rejeter les résultats de élections et appeler à la révolte. Que s’est-il passé entretemps dans la tête de M. Marzouki? Quelle néfaste influence a-t-il subi? Pourquoi n’a-t-il pas eu un seul mot sur la nécessité de remettre en route le plus rapidement possible les institutions de l’Etat, y compris la présidence de la république, paralysée depuis plusieurs semaines ? Moncef Marzouki souffle le chaud et le froid et joue avec le feu, en parfait pyromane. Il a du mal à accepter la défaite et se laisse emporter par le délire de ses partisans. Le dernier discours de M. Marzouki, très ambigu, appelant à l’unité nationale et à l’action pacifique, mais surfant sur les ressentiments de ses partisans et leur haine envers Caïd Essebsi et Nidaa Tounes, et appelant ce derniers, avec des mots codés, à descendre dans la rue pour poursuivre la contestation des résultats des élections..., est, décidément, le discours d’un homme au bord de la rupture. Un discours de pyromane, qui risque d’attiser davantage la révolte des partisans de M. Marzouki. Et de mettre le feu aux poudres. Bref, c’est le discours irresponsable d’un homme qui ne veut pas quitter le pouvoir. Donc d’un probable futur Gbagbo tunisien! Z. A. |
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