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Beji Caïd Essebsi a ouvert et clôturé sa campagne électorale avec des versets du Coran et l'hymne national, en promettant l'espoir, la sécurité et la prospérité aux Tunisiens.

Par Zohra Abid

Pour le meeting de clôture de sa campagne électorale, ce vendredi 19 décembre 2014, à l'avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, le candidat au 2e tour de la présidentielle s'était entouré de Basma Khalfaoui, veuve de l'ex-dirigeant du Front populaire Chokri Belaïd, et de Majdouline Cherni, sœur du martyr de la garde nationale Socrate Cherni.

Hommage aux martyrs

L'homme politique, qui affectionne les symboles, a voulu, par ce geste, exprimer la reconnaissance de tout un peuple à ceux de ses enfants qui sont morts (assassinés par des extrémistes religieux) afin que leurs compatriotes puissent vivre en liberté dans un pays réconcilié avec lui même.

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Chokri Belaid et les autres martyrs de la nation ont été présents pendant toute la campagne électorale de Caïd Essebsi. 

Les milliers de sympathisants du président de Nidaa Tounes, venus de tous horizons et issus de nombreux autres partis, ont beaucoup apprécié cette douce pensée pour les martyrs de la nation.

M. Caïd Essebsi, qui a succédé à la tribune à Yassine Brahim, président d'Afek Tounes, Kamel Morjane, président d'Al-Moubadara, et Basma Khalfaoui, membre du Front populaire, et d'autres personnalités, a, comme à son habitude, récité un verset coranique, stigmatisant le mensonge. Il a voulu ainsi répondre, sans trop s'y attarder, aux mensonges débités par son rival, qui cherche à le diaboliser et à monter la colère des régions du sud contre lui.

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Le peuple de Caïd Essebsi, ce sont tous les Tunisiens: ceux qui voteront pour lui, et tous les autres.

«Sidi Bouzid, comme Kasserine et les autres gouvernorats, qui ont donné le plus de martyrs pendant la révolution, méritent notre attention et un développement conséquent qui leur permet de rattraper leur retard», a-t-il lancé. Et d'ajouter: «Notre projet est celui de l'avenir et il est tourné vers les régions, toutes les régions, sans exclusion ni discrimination».

Le candidat n'a pas omis d'appeler les Tunisiens à combattre les tentations de la division et à rester solidaires, unis et soudés autour d'un projet de redressement national qu'il estime représenter, lui et son parti, Nidaa Tounes, et toutes les autres forces politiques qui soutiennent sa candidature et participent à sa campagne électorale.

Mobilisation contre la pauvreté et l'exclusion

«Mon message à ceux qui nous ont voulu du mal est que Dieu leur pardonne leurs attaques», a lancé M. Caïd Essebsi, par allusion à son rival, Moncef Marzouki, qui ne rate aucune occasion, lui et les responsables de sa campagne, pour colporter des mensonges sur le candidat des démocrates progressistes et mener des attaques à la limite de la correction contre lui.

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L'avenue Habib Bourguiba a vécu, à l'ocasion de la clôture de la campagne électorale de Caïd Essebsi, un autre moment historique.  

«Je m'adresse aujourd'hui à tous les Tunisiens et je leur dis d'aller massivement voter dimanche et de choisir un projet constructif. Ils sont libres de leur choix. Ils peuvent voter pour l'autre candidat, dont la campagne est menée par les LPR (Ligues de protection de la révolution, milices islamistes violentes légalement dissoutes, NDLR) et autres extrémistes, qui ont provoqué beaucoup de dégâts, en assassinant notamment Lotfi Nagdh, Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi», a lancé le candidat. Et d'ajouter : «Vous pouvez aussi voter pour l'autre candidat, qui vous promet de faire tout son possible pour sortir le pays de la crise, y rétablir la sécurité et la joie de vivre».

M. Caïd Essebsi a avoué qu'il a été très affecté en se rendant dans certaines régions et même dans des quartiers populaires du Grand Tunis où sévit la grande misère. «J'ai vu des gens fatigués, épuisés mais qui gardent encore espoir. Ce dimanche, vous allez voter et votre avenir est entre vos mains. Veillez, surtout, à ce qu'il soit entre de bonnes mains», a encore déclaré M. Caïd Essebsi, en promettant, s'il est élu, de rester à l'écoute de tous les Tunisiens et de mobiliser le gouvernement pour qu'il règle leurs problèmes et allège leurs souffrances.

«Cessons de regarder le passé et construisons l'avenir. Et, surtout, restons solidaires et respectueux de nos différences. La Tunisie que nous allons édifier ensemble est celle où il n'y aura plus d'exclusion d'aucune sorte. Toutes les femmes, qu'elles soient voilées ou non, y ont leur place. Qu'importe l'habit que l'on porte, nous sommes tous des hommes, des femmes, des citoyens, qui tournent la page du passé et, main dans la main, construisent l'avenir de leur pays, avec l'aide d'un gouvernement compétent, crédible et jouissant du respect des instances internationales», a ajouté M. Caïd Essebsi.

L'union fera la force

Le candidat au 2e tour de la présidentielle a terminé son discours en disant qu'avec la volonté, le courage et le bon sens, qu'ils ont toujours su montrer, surtout dans les moments difficiles, les Tunisiens retrouveront rapidement le sourire et c'est la Tunisie, finalement, qui gagnera.

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Caïd Essebsi cède le micro à Kafon: plus qu'un symbole, un engagment, la passation du témoin aux jeunes.

«Nous avons réussi à chasser, ensemble, les colons, après l'assassinat de Hedi Chaker et de Farhat Hached et d'autres martyrs, et construit un Etat national moderne. Nous ferons de même aujourd'hui, en chassant ensemble les terroristes de notre pays. Dans cette oeuvre de reconstruction nationale, Dieu, le tout puissant, est avec nous. Restons alors unis, et mettons-nous au travail».

Après les versets coraniques, l'hymne national et les applaudissements nourris des présents, la scène a été cédée aux musiciens et, surtout, aux rappeurs Youssef et Kafon. Une manière de dire que l'avenir appartient aux jeunes et aux artistes.

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