Moncef-Marzouki---Ahmed-Manai-Ahmed Manaï, ex-opposant à Ben Ali et ancien expert international auprès de l'Onu, dresse un bilan désastreux des 3 années de Moncef Marzouki au Palais de Carthage.

Invités dans l’émission ‘‘Tunisie politique’’, diffusée par OummaTV et présentée par Taoufik Mathlouthi, Ahmed Manaï a déclaré que Moncef Marzouki est un extrémiste et un agitateur, qui évoque son passé de militant et de défenseur des droits de l’homme pour justifier sa grande soif de pouvoir.

«C’est un acharné qui s’agrippe au pouvoir et son combat pour les droits de l’homme est à géométrie variable. Je n’ai pas à juger s’il est malade, je ne suis pas médecin, mais le connaissant depuis plus de 30 ans, je peux dire qu’il est malade du pouvoir», a-t-il souligné.

M. Manaï estime que le président sortant a terni l’image de la Tunisie à l’étranger. A part occuper le Palais de Carthage pendant 3 longues années, il n’a pas fait grand-chose, a-t-il dit, ajoutant que «la Tunisie est devenue le plus grand exportateur des terroristes et Moncef Marzouki pourrait un jour être poursuivi par la justice internationale pour ce qu’il a fait ou ce qu’il n’a pas fait contre le terrorisme».

Par conséquent, «les Tunisiens n’ont donc pas intérêt à voter pour lui au 2e tour de la présidentielle», a-t-il conclu.

«Le bailleur de fond de la campagne présidentielle de Moncef Marzouki n’est autre que le Qatar», affirment, par ailleurs, Taoufik Mathlouthi, animateur de l’émission, et Ahmed Manaï, qui connaissent de près le locataire provisoire du Palais de Carthage, pour l’avoir côtoyé et soutenu par le passé.

Les deux hommes vont plus loin en affirmant que M. Marzouki n’a jamais été un militant de gauche et encore moins un nationaliste, comme il le prétend, précisant qu’il a fondé le Congrès pour la république (CpR), avec des extrémistes du parti islamiste Ennahdha.

Qui est-il donc au juste? Quelle est son obédience politique? Réponse de M. Manai: «Il représente une catégorie spéciale, dont il est l’unique prototype que j’ai connu».

Taoufik-Mathlouthi--Ahmed-Manai

Taoufik Mathlouthi et Ahmed Manaï: «Marzouki n’a jamais été un militant de gauche et encore moins un nationaliste».

Taoufik Mathlouthi a, de son côté, indiqué avoir invité le président provisoire à son émission, mais que Imed Daïmi, secrétaire général du CpR, lui a fait part d’un refus catégorique. «Je le critique dans mes émissions et sur ma page Facebook. En réaction, il refuse une interview. Voilà sa façon de montrer son adhésion à la démocratie», ironise Taoufik Mathlouthi.

Ahmed Manai a passé 17 ans d'exil forcé en France sous le règne de l’ancien président Ben Ali. Il avait subi la torture et s’était engagé dans la lutte contre la répression et la défense des droits humains. Il est l’auteur d’un essai intitulé ‘‘Supplice tunisien. Le jardin secret du général Ben Ali’’.

Y. N. M.

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