Ahmed Néjib Chebbi, candidat d’Al-Joumhouri à la présidentielle du 23 novembre 2014, a cru, jusqu’au bout, au soutien du mouvement islamiste Ennahdha.
M. Chebbi, qui ne peut compter uniquement sur l’électorat de son parti, sorti laminé des législatives du 26 octobre 2014, puisqu’il n’a gagné qu’un seul siège à la prochaine Assemblée des représentants du peuple, n’a cessé de solliciter le soutien d’autres partis, à l'instar d’Al-Aman, qui a appelé ses partisans à voter pour lui. Jusqu’à hier, vendredi 7 novembre 2014, M. Chebbi trouvait «envisageable» que le Conseil de la Choura d’Ennahdha appelle à soutenir sa candidature. S'exprimant lors d'une conférence de presse, à Sfax, en marge de sa campagne électorale dans la région, M. Chebbi a indiqué s'attendre à ce que «le Mouvement Ennahdha prenne en compte, dans sa décision de soutenir un candidat à l'élection présidentielle, tout à la fois son intérêt propre et la logique qui veut que le futur président de la Tunisie soit un démocrate et capable de gagner la présidentielle». Faisant valoir son «expérience» et son «parcours militant», M. Chebbi, qui a combattu quarante durant pour les droits et les libertés et contre les dictatures de Bourguiba et Ben Ali, s'est dit en mesure d'assumer les charges de président de la République et de conduire le pays jusqu'à l'étape suivante, après «deux avancées majeures»: la fin de la période de transition et l'alternance pacifique au pouvoir à travers les urnes, «comme cela se passe dans les vieilles démocraties». Au regard de l'ampleur des enjeux auxquels fait face la Tunisie, «le principal défi que le nouveau président doit relever c’est, d'abord, d'être un rassembleur, d'oeuvrer à la stabilité politique et à l'unité nationale, de garantir l'autonomie de la décision nationale et de défendre le droit», a déclaré M. Chebbi, qui était accompagné de Maya Jeribi, fidèle compagnon de ses combats et secrétaire générale d’Al-Joumhouri. Dans soirée, Ennahdha a annoncé qu’il ne donnait pas de consigne de vote à ses partisans et préfère laisser le libre choix à ses partisans, tout en appelant sa base à voter pour «celui qui préservera le mieux les acquis de la révolution et fera aboutir le processus démocratique.» En somme, un profil trop vague pour que Néjib Chebbi, entre autres candidats, puisse s’y identifier. I. B. |
{flike}