L’Atide a relevé plusieurs infractions et dysfonctionnements dans le déroulement du scrutin législatif de dimanche qu’elle a signalés dans un communiqué, publié ce lundi matin.
L’Association tunisienne pour l’intégrité démocratique des élections (Atide), qui a déployé 2.690 observateurs accrédités par l’Instance des élections (Isie) dans l’ensemble des 27 circonscriptions électorales lors du scrutin législatif du dimanche du 26 octobre, a présenté ses premières remarques en attendant de rendre public son premier rapport préliminaire. L’association a relevé les dysfonctionnements suivants au niveau de l’organisation du scrutin : - retards d’ouverture de nombreux bureaux de vote. Certains ont connu de grand retard (cité El-Habib, Médina Al-Jadida, Cité Arriadh, à Sousse) ; - liste d’électeurs non affichée dans 31 % pour bureaux ; - matériel électoral non disponible ou pas en adéquation avec la loi électorale: absence de tampons (cité Arriadh, Sousse), utilisation de crayon noir (école Aviation 1), registre des signatures rédigés à la main (Oued Zarga, Béja); - manque de personnel dans plusieurs bureaux de vote ; - absence de l’encre marquant le geste électoral (Siliana, Kairouan, Ben Arous) ; - plusieurs membres des bureaux de vote ne portent pas de badge, sachant que l’Isie a fourni au personnel des bureaux des badges ne comprenant ni le nom ni la photo de son titulaire. Concernant les dysfonctionnements proprement dits de l’opération électorale, l’Atide a signalé: - dans 6% des bureaux de vote, les urnes n’ont pas été ouvertes devant les observateurs pour leur montrer qu’elles étaient vides avant l’entrée des électeurs; - l’emplacement de l’urne à côté d’une fenêtre (Douar Hicher); - bulletins de vote non comptés dans plusieurs bureaux de vote; - non-conformité entre les registres de signatures et les listes électorales : dans certains cas, ceci était du à une erreur d’envoi des registres (cas de l’école Bouhaira de Séjoumi); - absence des noms de certains électeurs malgré qu’ils ont présenté un justificatif d’inscription, ce qui les a empêchés de voter (Remada, rue de l’Inde-Lafayette à Tunis, Marsa-Ouest, Ezzahra, Chott Meriem) ; - bulletin de vote non tamponné sur les 4 coins (Marsa, Manar, Aouina, Ariana, Bizerte), ce qui pourrait générer l’annulation de ces bulletins de vote; - il a été permis aux électeurs de voter avec une copie de leur carte d’identité; - accompagnement des illettrés dans l’isoloir malgré que la loi l’interdit; - ajout de noms d’électeurs à la main sur les listes électorales (Siliana, Msaken) en leur permettant de voter, malgré l’absence d’une décision de l’Isie à ce sujet; - photographie du bulletin de vote à l’aide d’un téléphone portable pour la montrer par la suite aux électeurs présents dans le centre de vote (Menzel Bouzayane, Sidi Bou ZId). L’Atide a également constaté des cas de non-neutralité et infiltration politique dans les bureaux de vote, comme suit : - les membres de plusieurs centres et bureaux de vote n’étaient pas neutres politiquement (Ettadhamen, Kasserine, Djerba, Ben Arous, Sidi Bouzid, Sousse); - à Béja, la présidente d’un bureau de vote était elle-même candidate sur une liste. L’Atide a fait constater officiellement cette infraction par huissier. L’Isie l’a alors exclue du bureau de vote (à 16 heures); - des membres de bureaux de vote à El-Hamma (Gabès) ont influencé le choix des électeurs. Le président de l’Irie Gabès a été alors invité pour constater l’infraction. Ce dernier s’est imité a avertir les concernés. Selon l’Atide, la propagande électorale au sein des bureaux de vote a représenté un quart des infractions observées, notamment : - l’exploitation des enfants dans des campagnes devant les centres de vote (Sijoumi, Mellassine, Ariana) ; - la distribution de listes à des personnes âgées (Kasserine); - l’appel au vote pour une liste (Kef); - le transport d’électeurs par le biais d’une voiture appartenant à une liste politique bien précise (Kef); - l’inscription du numéro d’une liste sur les mains de certaines personnes âgées (Menzel Bouzaienne) ; - la distribution du sigle d’un parti «candidat aux élections» aux personnes faisant la queue (Sidi Makhlouf). L’Atide a également signalé des cas d’achat de voix des électeurs observés à Douar Hicher, Oued Ellil, Kasserine, Zarzis et Sidi Bouzid. I. B. |
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