C’est Lotfi Chanderli, ancien imam de la même mosquée Zitouna, réputé pour sa modération, qui a lancé cette alerte. «Mais où est passé le ministère des Affaires religieuses?», se demande-t-il.

L’imam s’étonne du silence des autorités, qui ferment les yeux sur ce qui se passe dans les mosquées.

Depuis le démarrage de la campagne électorale pour les législatives du 26 octobre 2014, de nombreux imams, dans différentes mosquées du pays, sont en train de consacrer leurs prêches et causeries aux élections. Et d’appeler, ouvertement ou par allusion, les fidèles à voter pour le parti islamiste Ennahdha, le seul, selon eux, à respecter l’islam.

Le gouvernement, qui est censé veiller sur la neutralité des lieux de culte, dont il a la responsabilité, assume une grande responsabilité dans cette dérive.

L’Instance des élections (Isie), qui semble dépassée par l’ampleur de la tâche, ne semble pas, elle non plus, assumer ses responsabilités, laissant les mosquées se transformer en lieux de propagande pour l’un des partis en lice pour les élections. Ce qui ne va pas manquer d’entacher les résultats du prochain scrutin...

Z. A.

Illustration: Lotfi Chanderli.